Comment se passe la reprise des activités pour vous ?
Nous avions mis fin à nos activités le 17 mars lors de la déclaration de confinement. Ensuite, le 14 avril, la FIN (Fédération des Industries Nautiques) nous a demandé de maintenir une activité nautique professionnelle, même limitée.
Cela nous a permis de réaliser des manutentions pour les professionnels. Par contre, concernant l'activité des plaisanciers, c'est tout de même assez flou et nous attendons les retours du préfet.
Comment vous êtes-vous préparé ?
En prévision du déconfinement annoncé le 11 mai, nous avons travaillé en amont pour que les infrastructures soient prêtes. L'accueil, les pontons, les passerelles, et les manutentions sont en question.
En ce qui nous concerne, le point le plus critique reste les sanitaires qui sont un lieu de promiscuité. Nous avons adapté nos infrastructures et les méthodes de travail pour répondre à ces nouvelles exigences.
Quelle est la chaine d'information dont vous disposez pour vous organiser?
Nous sommes en relation avec la FIN et la FFPP (Fédération Française des Ports de Plaisance). Nous faisons remonter des infos et les points sensibles vers cette dernière et les infos qui nous concernent sont centralisés par l'Association des Ports de Plaisance de Bretagne (APPB).
Ce travail en commun permet aux ports, d'établir des protocoles sanitaires, un plan de reprise du travail et tout cela est ensuite soumis au préfet.
Justement la navigation est-elle autorisée ou non ?
Sincèrement, nous sommes tous un peu perdus. Nous suivons les communiqués du préfet maritime et du préfet terrestre. Aujourd'hui, la lecture est incertaine, il semblerait que le plaisancier a le droit d'être en mer s'il est largué en hélico. En fait, la préfecture maritime n'interdit pas la navigation de plaisance [le site propose même des conseils pour la reprise des activités nautiques NDLR]. Mais la préfecture terrestre interdit toujours l'accès en mer.
Donc pour faire simple, hier la Gendarmerie Maritime disait OK, mais aujourd'hui c'est non ! D'un jour à l'autre, tout change, il faut être souple, lire les communiqués et s'y conformer.
Le décret paru le 11 mai stipule clairement que "les activités nautiques et de plaisance sont interdites", dès lors peut-on aller à bord de son bateau ?
Le bateau est un bien privé et nous, en tant que capitainerie, nous leur donnons un accès à leur bien. Les plaisanciers ont donc le droit d'aller au port et de circuler sur les pontons. C'est déjà un bon début, les propriétaires peuvent aller faire un peu d'entretien, charger les batteries et commencer à regréer le bateau. Mais là où le flou est total, c'est en ce qui concerne l'accès aux bateaux sur corps-morts.
Port-la-Forêt est un centre névralgique de la course au large, que se passe-t-il pour eux ?
Concernant les Figaro 3 du Pôle de Course au Large tout est en stand-by depuis le 17 mars. En prévision, les 16 et 17 mars nous avons sorti de l'eau des dizaines de bateaux de courses. En IMOCA, il ne s'est pas passé grand-chose à part pour Corum qui fut mis à l'eau en sortie de confinement. PRB sera mis à l'eau la semaine prochaine.
Les compétitions sont interdites, mais nombreux sont ceux qui espèrent retourner s'entrainer rapidement, les activités de course reprennent doucement.
Nous espérons être bientôt autorisés à naviguer et beaucoup de bateaux sont hivernés, avez-vous un conseil pour les propriétaires ?
Oui, prenez rendez-vous si vous voulez remettre votre bateau à l'eau. Soyons clairs, nous allons devoir réaliser en 1,5 mois, ce que nous faisons habituellement en 3 mois. Nos équipes sont mobilisées et nous aménageons les horaires de travail en conséquence. En élargissant au maximum les horaires de manutention, nous espérons ainsi offrir le meilleur service à nos usagers.