Un petit chantier aux multiples succès
JPK composites est un chantier de construction de voilier de régates qui porte le nom de son fondateur Jean-Pierre Kelbert. JPK, c'est une équipe qui développe avec l'architecte Jacques Valer des bateaux rapides en IRC, marins et fonctionnels.
Le chantier JPK composites, c'est 35 employés, 200 bateaux sur l'eau, une production moyenne annuelle de 20 bateaux et un CA de 4 millions d'Euros. Comparé à ses concurrents directs que sont, Beneteau, Jeanneau, ou encore, JBoats, JPK est une petite production. Ce qui ne l'empêche pas de jouir d'une renommée internationale.
Le voilier JPK 1030 vient compléter une gamme déjà couronnée de succès :
- Les JPK trustent les podiums de la Transquadra depuis 2003 avec notamment des victoires en 2006, 2009, 2012, et 2015.
- En 4 saisons de courses IRC, le JPK 1010 a tout gagné et dans tous les formats de courses, dont le Fastnet 2013 qu'il remporte toutes classes.
- Le JPK 1080 sorti en 2014 a été élu European Boat of the year et a obtenu le titre de champion du RORC 2015 et voilier IRC de l'année.
- Le JPK 1030 s'est plutôt spécialisé dans les courses au large en IRC en double qui se multiplient et il a déjà fait des étincelles dans sa catégorie.
Les enjeux du JPK 1030
Tour à tour, vainqueur en équipage sur des parcours bananes, mais aussi vainqueur en solo sur des parcours au large, il n'est pas évident de dire quelle est la spécialité IRC du chantier JPK. Mais l'esprit du large, des hauts de vitesse et du portant semble couler dans les veines de Jean-Pierre Kelbert qui participe avec succès à de nombreuses courses au large.
Et justement, le JPK 1030 est développé particulièrement pour le large. Le concept reste le même que le JPK 1010, un bateau efficace à toutes les allures, performant en IRC, et disposant de l'aménagement minimum pour envisager une croisière de quelques jours.
Mais d'un point de vue purement sportif, le JPK 1030 est optimisé pour le large en double. Le défi est de taille, car ne nombreux concurrents se disputent le marché et les podiums. A ce titre, la construction du JPK 1030 demande un savoir-faire très qualifié, c'est en partie pour cette raison qu'il s'agit d'une petite production.
Une production rigoureuse
Pour qu'un voilier IRC soit au top de la jauge, sa fabrication se doit d'être optimale afin d'être au poids requis par l'architecte et obtenir une parfaite répartition des masses. En outre, les JPK sont des bateaux de régate hauturière, en cela ils sont susceptibles d'être poussés par des équipages très motivés dans les pires conditions vent et de mer. Ainsi la sécurité et les performances sont les maitres mots de la fabrication.
La fabrication d'un JPK débute par le modelage de la coque et du pont à l'échelle un, ce sont les "master". Puis la construction se poursuit par la fabrication des moules sur la base de ces masters. Et plus tard, la totalité des bateaux sortira de ces moules. JPK fait partie de ces chantiers qui fabriquent en interne l'outillage de production.
La méthode de production est à la fois artisanale et high-tech. Les ateliers maitrisent les techniques de composite moderne, tout est fait en infusion. Les équipes fabriquent même les petites pièces prototypes, comme ce skeg (aileron) devant le sail drive afin d'améliorer les performances.
La fabrication du JPK 1030
La coque et le pont sont fabriqués en vinylester dans des moules femelles. Les structures de quille et de gréement sont infusées en même temps que la coque ce qui garantit l'homogénéité et la résistance du composite. La coque, le pont et les cloisons structurelles sont fabriqués en sandwich infusé avec des matériaux de qualité : tissus de verre multiraciaux, mousse PVC et résine polyester/vinylester.
Des contre-moules d'aménagement viennent ajouter de la raideur à l'ensemble. Les cloisons sont installées et laminées alors que la coque est toujours dans son moule, cette technique garantit le respect de la forme de coque et assure une grande rigidité à l'ensemble de la structure. Une fois le bateau intégralement cloisonné, il recevra son pont et les cloisons seront laminées au pont. Cette technique n'est pas économe en temps et en main d'œuvre, mais elle garantit la meilleure rigidité et légèreté.
Le chantier assure aussi la fabrication des safrans et des quilles. Celle-ci est construite sur la base d'un voile de quille en fonte (assez travaillé) qui soutient un lest en plomb. Cette quille ne paye pas de mine avec sa forme toute droite, mais en réalité elle est très technique, car optimisée pour ne pas trop augmenter le handicap IRC.
L'aménagement est en partie composé de blocs en composite, eux aussi infusés, qui offrent un excellent état de surface.
La réalisation des boiseries est assurée par la société Naviline et la pose par les équipes de JPK. L'ensemble est très bien réalisé et assemblé, mais manque peut-être d'un peu de personnalité dans le design.
Ensuite, les équipes de techniciens s'occupent de la carrosserie, de l'accastillage, de la motorisation, de la plomberie, de l'électricité et de l'électronique dans les ateliers.
Enfin, une fois que le JPK 1030 sort de son moule, la carène est intégralement poncée. Elle reçoit une finition du plan de joint, des passe-coques et de tous les appendices digne d'une préparation d'un professionnel de la course.
Le JPK 1030 est un bateau de compétition IRC qui se distingue de la production industrielle par sa construction haut de gamme à travers laquelle s'exprime le soin du détail.