Six nouveaux bateaux
Il n'y a pas qu'en IMOCA que les navigateurs s'activent pour préparer leurs bateaux récemment mis à l'eau. En Class40 aussi. En effet, ce sont six nouveaux bateaux qui ont été mis à l'eau entre 2018 et 2019. On attend d'ailleurs de voir en action les deux "petits" nouveaux, Crédit Mutuel, plan David Raison et Banque du Léman, signé Sam Manuard et leurs étraves arrondies.
Car en Class40 aussi l'architecture évolue. Ces étraves arrondies que l'on avait vues apparaitre en 2018 sur Carac et Veedol se normalisent, comme l'explique l'architecte Sam Manuard.
"L'architecture navale évolue en fonction des retours d'expérience, mais également avec la façon d'utiliser les bateaux. Le niveau général moyen augmente, les bateaux sont de plus en plus poussés parce que le niveau collectif est tiré vers le haut, les skippers naviguent plus qu'avant. Auparavant, on s'intéressait à la performance dans des conditions maniables, maintenant on s'aperçoit que les bateaux sont limités dans la mer formée, l'étrave a tendance à plonger. On a essayé d'y remédier. C'est pourquoi les étraves sont de plus en spatulées."
Le Class40 Banque du Léman © Thomas Deregnieaux
Une dizaine de favoris
Au sein de cette flotte de 27 bateaux, sortis entre 2007 et 2019, qui peut gagner cette Transat Jacques Vabre 2019 ? Si l'on en croit Ian Lipinski, ils sont une petite dizaine à pouvoir remporter le titre. "Mes concurrents principaux seront les Mach 3 (NDLR plan Manuard Leyton, Lamotte Module Création ou encore Aïna Enfance et Avenir") et les Lift (NDLR : Plan Lombard Beijaflore et Crosscall Chamonix-Mont Blanc). Se pose aussi l'inconnu du Mach 4 (NDLR : Banque du Léman), mis à l'eau après le nôtre, qui suit un peu la même tendance que le nôtre et que personne n'a encore vu naviguer."
Le Class40 Crédit Mutuel © Christophe Breschi
Aymeric Chappellier, l'un des favoris de sa catégorie, skipper de Aïna Enfance & Avenir, un plan Manuard sorti en 2017, se méfie des nouveaux Class40, récemment mis à l'eau. "Aujourd'hui, on sait que les nouveaux bateaux peuvent être performants dans certaines conditions. Mais ils sont sortis tard et leurs skippers ont peu d'expérience dessus."
Ce dernier qui sera en duo avec Pierre Leboucher compte bien prendre sa revanche sur l'édition 2017. Il y a deux ans, Aymeric terminait à la 2e place, seulement 15 minutes derrière V and B mené par Maxime Sorel et Antoine Carpentier, à cause d'une casse technique. "J'ai une petite revanche à prendre."
Parmi les favoris, on retrouve donc les 6 bateaux de toute dernière génération : Banque du Léman (Koster/Gautier), Crédit Mutuel (Lipinski/Hardy), Lamotte — Module Création (Berry/Le Turquais), Beijaflore (Mathelin-Moreaux/Guillemot), Leyton (Goodchild/Delahaye) et Linkt (Riechers/Château).
Le Class40 Lamotte — Module Création © Pierrick Contin
Il faudra aussi compter sur des équipages plus expérimentés comme le duo Louis Duc/Aurélien Ducroz sur Crosscall — Chamonix Mont-Blanc ou encore Thibaut Hector/Clément Commagnac sur Rennes–Saint-Malo/Sea Farmer. Le duo mixte d'Eärendil ; Catherine Pourre et Pietro Luciani sera aussi à surveiller.
Partira, partira pas ?
Deux Class40 étaient en ballotage sur ce départ de Transat Jacques Vabre : Vogue avec un Crohn (Pierre-Louis Attwell, Calliste Antoine), A chacun son Everest (Yves et Renaud Courbon) n'ont pas réussi à trouver d'assurance pour se protéger sur cette transatlantique.
Beijaflore (William Mathelin-Moreaux, Marc Guillemot) a trouvé une solution et confirmé ce vendredi 25 octobre au matin sa participation.
Le Class40 Beijaflore © Eloi Stichelbaut/Polaryse/Beijaflore
Pantaenius qui assure de très nombreux concurrents ne souhaite plus ouvrir de nouveaux dossiers. Lors de la précédente édition de la Route du café, l'assureur allemand se partageait la flotte avec une compagnie anglaise qui s'est depuis retirée du marché. Elle se retrouve donc cette année à couvrir une importante quantité de bateaux et voit son risque augmenter statistiquement…