Quelle est l'origine du projet du Django 8S ?
Éric Brulé : Depuis quelque temps nous souhaitions rappeler l'ADN course au large de Marée Haute et rien de tel que les courses de type Transquadra pour cela.
Nous avons la chance de disposer dans notre gamme d'un "petit" bateau homologué en cat. A, c'est le Django 7.70. Nous avons profité de cette opportunité pour moderniser le bateau et booster ses performances. Ainsi nous proposons le Django 8S, un bateau de régate hauturière de taille et de budget intermédiaire entre un Mini6.50 et un JPK ou un Sun Fast.
Quel est le programme de régate et de navigation de ce bateau ?
Sege Calvez : Il y a deux programmes pour ce bateau. Le projet initial est de proposer un voilier pour les régates IRC en équipage réduit comme la Transquadra, l'Armen Race ou le Fastnet. En effet, il n'y a pas de bateau de régates IRC off-shore dans cette taille et dans cette gamme de prix.
L'autre programme du 8S, c'est celui d'un voilier hors jauge facile et performant en équipage réduit. Pour l'instant, c'est surtout ce public que le bateau a touché. Les clients actuels voulaient un Django sans compromis et boosté pour le fun, nous avons découvert un marché.
Donc le Django 8S est une évolution du 7.70 ?
Éric Brulé : Nous sommes effectivement partis de la carène du Django 7.70 que nous connaissons bien. La carène a fait ses preuves, c'est notre best-seller, vendu à plus de 80 exemplaires. Nous avons consulté l'architecte, des coureurs et des clients afin d'établir le cahier des charges.
Nous avons totalement redessiné le roof et investi dans un nouveau moule. À l'aide d'une jupe, nous avons porté la longueur de coque à 8,01 m ce qui a permis d'améliorer les performances et de conserver l'indispensable homologation A.
En fait, il ne reste plus grand-chose du 7.70, la coque est plus longue, le roof est nouveau, c'est une monoquille à bulbe de 2 m, le mât est en carbone tout comme la delphinière.
Actuellement, de nombreux chantiers se livrent une rude bataille sportive et commerciale sur les courses IRC. Quels sont vos atouts ?
Serge Calvez: Notre atout c'est la taille et donc le prix. Si on regarde le marché du neuf pour participer à la Transquadra, le bateau type va couter 300 000 € alors qu'avec le Django 8S on sera à 160 000 € tout prêt.
Et puis il y a les sensations de barre d'un bateau au planning. La plupart des concurrents coupent les ailes de leurs croiseurs de 10 m afin d'entrer dans le cadre d'une Transquadra. Grâce à la taille du Django, on arrive à proposer un bateau vraiment boosté pour la performance avec un rating acceptable pour cette transatlantique. Au portant, le Django8S doit pouvoir rivaliser avec des voiliers plus gros, mais moins toilés.
Quel rating IRC, visez-vous avec le 8S ?
Serge Calvez: Avec le mât carbone à double pataras, la grand-voile à corne, la quille à bulbe et tout ce que "l'IRC n'aime pas ", nous avons obtenu un rating de 1,04. C'est la limite haute acceptable pour la Transquadra. Nous avons fait une autre simulation qui nous permettra d'optimiser le bateau si des clients nous le demandent.
Comment se passe l'accueil du public?
Éric Brulé : C'est un succès pour l'instant. Nous avons déjà vendu 3 bateaux dont 2 sont en Méditerranée. Le 8S marche bien, il est fun , et il offre un bon volume pour un prix assez raisonnable en regard des performances.
Sur les salons nous avons reçu de nombreuses demandes renseignements que ce soit pour la version course ou la version hors jauge. Si le bateau rencontre son public, on se dit qu'une formule monotype pourrait voir le jour.