Sophie a acheté Rêvuha (mixe de rêve et Joshua, le voilier de Moitessier) en 2006 à Mortagne sur Gironde (17). À la base c'est pour voir un autre voilier que la plaisancière s'y rend, quand elle tombe sur ce Sun Shine 36 transformé en 38 avec sa jupe rapportée. 50 000 € plus tard, l'achat est bouclé et Sophie est enfin propriétaire de son premier bateau, en bon état et prêt à naviguer.
Le virus de la voile, elle l'a attrapé toute petite. À 4 ans, elle est initiée à la mer par un papa passionné de voile et de vieux gréement. Jusqu'en 1994/1995, elle enchaine les navigations côtières en Bretagne.
La vie se poursuit et prise par son emploi de responsable d'agence dans le nettoyage industriel, elle arrête de naviguer pendant une longue période. Jusqu'au jour où, un matin, alors qu'elle est dans une période de transition, Sophie se réveille d'un rêve de "fou" : elle doit acheter un bateau.
Le choix du bateau
Pour l'achat de son bateau, elle liste les indispensables. Car ce voilier sera sa maison, mais aussi peut être l'embarcation à bord de laquelle elle s'élancera pour un long voyage :
– une taille correcte pour vivre à bord et naviguer
– Suffisamment de confort
Finalement, le Sun Shine répond tout à fait à ses besoins. "C'est un bateau à la fois de croisière, mais aussi très marin. On peut avoir avec différents programmes : côtier, semi-hauturier, voir hauturier. Il est dur à la toile, marche bien dans toutes les allures, a une bonne réputation et répondait à mon budget. Enfin, même si mon cœur portait vers le bois, je ne voulais pas passer mon temps à l'entretenir. Il me fallait donc un bateau en plastique"
Un besoin vital
Malgré un travail énergivore, Sophie n'a jamais oublié la mer. Dans un contexte de changement de vie, elle a besoin de se reconstruire, de retrouver la mer, les éléments, le sel et les embruns. "C'est vital pour moi."
Retour en Bretagne
Sophie convoi Rêvuha depuis la Charente-Maritime jusqu'à Douarnenez, où elle s'installer au Port Rhu pour trois mois. Elle décide ensuite de partir pour Port La Foret, mais n'obtient pas d'emplacement pérenne. Pendant deux ans, elle oscille entre Douarnenez, Port La Forêt et Sainte-Marine, avant d'obtenir une place au ponton multi de Port Laf'.
Finalement, pas de long voyage au programme. Pendant douze ans, Sophie passe ses weekends sur les îles des Glénan et ses vacances à naviguer le long des côtes bretonnes, de Groix à Belle-Île, du Morbihan au Finistère. Dans ses nav', elle est accompagnée de son fidèle Diwan, un Border Collie de 11 ans, qui a lui aussi chopé le virus de la voile.
"J'ai profité de ces années pour rembourser le crédit de mon bateau et l'équiper petit à petit pour le voyage."
Le début des problèmes
Après l'achat, elle découvre que son Sun Shine 36 a subi un traitement curatif osmose. Mais pourtant, le taux d'humidité est mauvais et la coque est humide. En 2008, elle sait qu'un jour elle devra sortir son bateau de l'eau pour mettre la coque au sec et réaliser un traitement époxy.
À chaque carénage, elle surveille l'état de sa coque. "Tant que c'était humide, il n'y avait rien de bien méchant. Jusqu'à l'été 2018, où en sortant le bateau de l'eau, j'ai découvert des cloques."
Une mise à nue révélatrice
À la même période, c'est un nouveau changement de vie pour Sophie. Après 20 ans dans son travail, elle décide de se consacrer à d'autres projets. Et puisqu'elle a du temps pour elle désormais, elle se décide à retaper Rêvuha.
Elle met la coque à nue de son bateau pour pouvoir la faire sécher et restratifier, mais fait alors une découverte qui change la donne. Des fissures sont visibles sur le fond de coque.
"Moralement, c'est la tuile."
Mais rien n'arrête Sophie qui décide alors de redonner une nouvelle vie à son bateau, aujourd'hui âgé de 36 ans.