Comme souvent, une réfection en composite s'effectue sous forme d'un cycle. Ici, la procédure consiste à poncer pour préparer la surface à réparer, mastiquer pour remplir le trou et enfin poncer à nouveau pour retrouver la forme initiale. Découvrons le détail de chacune de ces étapes.
Le produit adéquat et le conditionnement suffisant
Lorsqu'on doit réparer un accroc sur la coque, il faut se poser la question du produit à utiliser selon la localisation des travaux à entreprendre.
Ici, ce petit bateau a souffert d'une rencontre avec la pointe d'une roche. Comme c'est sous la flottaison, nous emploierons du mastic époxy. Le bateau est sec, on peut entreprendre la réparation.
Dans les commerces spécialisés, nous trouvons essentiellement des pots d'enduit époxy. Mais leur volume est trop important (comme le prix) et les pots entamés finissent souvent au rebut.
Alors comme les dommages ne sont pas étendus nous nous orientons vers de petits conditionnements. Soromap comme quelques autres fabricants propose des conditionnements astucieux pour les plaisanciers. Deux composants, donc deux tubes à mélanger à parts égales. Peut-on faire plus simple ?
Comme le préconise le fabricant, nous avons profité d'une journée sèche avec une température raisonnable (en Bretagne, le deuxième point est plus facile à acquérir que le premier)
Réunir le matériel, la check-list
- Avant d'entreprendre le travail, nous allons vérifier qu'il ne nous manque rien :
- Masque anti-poussière indispensable
- Cale à poncer avec du papier au grain 120 et 320
- Mastic époxy à prise rapide
- Une spatule à enduire et un support pour le mélange
- Dégraissant (Acétone ou Essence F)
- Papier chiffon
Étape 1 : PONCER
1- Évaluer la blessure
Tout d'abord, il faut préparer la surface à mastiquer. Rien ne colle bien sûr un support friable. Alors on va élargir la fente et retirer tous les morceaux qui veulent bien venir.
Mais avant le ponçage, on va nettoyer au dégraissant autour de la future réparation.
2- Un peu de gros œuvres
Les bords sont tranchants et irréguliers. Un premier ponçage au grain 120 va retirer les morceaux de composite de gel-coat et de mastic qui ne demandent qu'à partir. Le but étant de rendre la zone "propre" pour la future intervention.
3- Préparer la cavité
Le deuxième ponçage donne la forme aux contours de la zone à mastiquer. Il est nécessaire de biseauter les bords en les ponçant pour créer une cavité en pente douche.
Lorsqu'on mastique, il faut éviter de recouvrir des zones aux bords verticaux. Le mastic formera un bouchon qui aura une meilleure tenue mécanique. De plus, ça empêche d'enfermer des bulles d'air.
4- Rayer le plancher
Un dernier coup de ponçage pour créer des rayures. Cela garantit l'accroche mécanique du mastic. Ici, on s'assure que le "fond" du trou est bien poncé.
5- La plaie est prête à être rebouchée. Les bords sont "couchés" et le fond est poncé et on dépoussière avant de dégraisser.
Étape 2 : MASTIQUER
1- La réparation étant située sur les œuvres vives (sous la flottaison), nous avons choisi le mastic époxy pour son étanchéité.
Dans les qualités du mastic époxy, on retiendra aussi que le temps disponible pour le travailler avant séchage est supérieur aux mastics polyester.
2- Le mélange est très simple à faire. Un volume de composant A pour un volume de composant B.
On dépose un cordon de chaque produit sur un support et on entame le brassage des composants.
Il faut être méticuleux sur le mélange des deux composants. Après mixture, la pâte doit être de couleur uniforme.
3- La cavité étant profonde, on va d'abord passer une première couche pour généreusement déposer de la matière.
4- La deuxième passe va égaliser la surface. Le mastic mettra plusieurs heures à sécher. Inutile de poncer avant son durcissement complet, car vous ne ferez qu'encrasser votre disque.
Étape 3 : LE PONÇAGE
De retour, le lendemain de la réparation, on va pouvoir constater le durcissement du mastic. Il est temps d'entamer la phase de ponçage. On va travailler à la main, avec une cale à poncer, c'est le seul outil permettant un bon contrôle du geste.
D'abord, on emploie du papier au grain épais, 120, pour donner la forme voulue. Cependant nous vous déconseillons d'utiliser plus abrasif en espérant gagner du temps, car cela laisse trop d'empreintes dans la matière que vous devrez reboucher au… mastic.
Puis on passe au grain plus fin, du 320, pour enlever les rayures visibles à l'œil. Un passage avec la main vous assurerez la qualité du travail et d'éventuels creux ou bosses.
Il reste à dépoussiérer, et la réparation est terminée.
On va pouvoir entamer un nouveau cycle, celui de la peinture des œuvres vives : primaire, puis antifouling.
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