- Prix : de 30 000 à 80 000 euros
- Construit à 1 500 exemplaires de 1966 à 1997
Dans la famille Nauticat, je demande le 33 ! C'est le premier, le plus connu - diffusé pendant 31 ans à 1 500 exemplaires ! – de la gamme des fameux fifties finlandais. Et là-haut, au-delà du 60ème Nord, on en connaît un rayon en froidure, mauvais temps, vent rafaleux et mer courte… Ce motorsailer compact est donc sans surprises parfait pour affronter les conditions les plus rudes. Le vocable 33 se cachent en réalité deux modèles : celui d'origine, lancé en 1966 disposait de superstructures en bois et d'un château arrière en option.
Un modèle revu et corrigé en 1979
En 1979, Siltala Yachts décide de revoir de fond en comble son best seller. Le rouf adopte le polyester, le château arrière qui offre un si beau volume à la cabine arrière et une plate-forme bien dégagée se généralise, un beaupré permet d'augmenter sensiblement la surface des voiles d'avant et enfin la quille en plomb gagne 20 cm de tirant d'eau. Des modifications d'importance qui justifie un écart de prix sensible entre les deux versions. Tout l'attrait de ce voilier d'un autre âge tient à sa robustesse – qui n'est pas une légende, les échantillonnages et la structure sont conséquents – et à son look décalé, proche des bateaux de servitude. Un bateau tout à l'opposé d'une construction tout plastique à l'économie.
Voile et… moteur !
Le diesel est bien sûr un élément clé à bord d'un fifty ; non seulement il est très sollicité, mais sa forte puissance représente un budget très important en cas d'échange standard. Le moteur, avant de signer, doit donc être impérativement examiné de près – à l'aide d'analyses d'huile et/ou d'un professionnel. Le concept est de tenir une vitesse de croisière de 6/7 nœuds sans forcer le régime. En prime, une consommation très raisonnable de l'ordre de 3 l/heure. A la voile, le Nauticat 33 s'exprime à partir de 4 Beaufort. Dès 15 nœuds de vent, le Nauticat file bon train à plus de 6 nœuds pour peu qu'on ne cherche pas à caper trop haut au près.
Des performances honnêtes quand il y a du vent, mais des réactions lentes et peu de sensations de barre, vous êtes prévenus. Le gréement, qui peut paraître compliqué aux habitués des sloups modernes s'avère à l'usage très simple et riche en combinaisons de voilure – génois et artimon par exemple – pour étaler du gros temps. Le bateau est très stable aux allures portantes et la gîte reste faible grâce à la forme bien pleine de sa carène ainsi qu'à son déplacement d'environ 10 tonnes
Une timonerie intérieure
Les points forts de ce fifty à l'intérieur ? Son vaste espace sur le pont avant grâce à une largeur généreuse, la double timonerie intérieure et extérieure - barre, commandes moteur et propulseur et la quille longue qui assure un excellent équilibre de barre. Les emménagements ne sont pas en reste. Vous pourrez partager un déjeuner à huit dans le carré/salon de pont, avec vue imprenable à 360°. Partout du bois massif - du teck - qui a le plus souvent bien vieilli, deux salles d'eau et un éclairage très soignée. On apprécie les deux cabines doubles, aménagées chacune à une extrémité du bateau.
Fort de ses très nombreux rangements et d'une excellente capacité de charge, le Nauticat 33 se prête parfaitement au grand voyage dans d'excellentes conditions de confort et de sécurité. Le concept du motorsailer a encore de beaux restes !
Le diagnostic de Bateaux.com
50 ans après… toujours dans le coup ? En termes de design et de carène, franchement, non ! La quille presque longue avec retour de galbord, l'arrière norvégien et le gréement de ketch appartiennent au passé… Reste un voilier à forte personnalité finalement agréable à manœuvrer et particulièrement confortable. Pour ceux qui aiment bouffer du mille quelque soient les conditions et apprécient le confort en mer comme au port, le 33 est un bon choix. A condition de s'accommoder de performances limitées au près et dans les petits airs.
Logiquement, les modèles de l'ancienne génération sont bien plus accessibles que les plus récents, proposés de 60 000 à 80 000 euros. Difficile de trancher s'il vaut mieux s'intéresser à un exemplaire de 1973 ou à un autre de 1990 : tout est question d'état, d'entretien, de niveau d'équipement et de… budget.
Les superstructures en bois des premiers modèles sont susceptibles d'être attaquées par la pourriture si le bateau n'a pas été bien suivi – stockage en zone humide, vernis négligés. Les 33 plus récents, avec leur pont tout polyester ne craignent eux pas grand-chose… Restent les puissants moteurs : sollicités souvent et longtemps, ils finissent, s'ils sont d'origine, à afficher un nombre d'heures impressionnant.
Les avantages
- Look vintage unique
- Confort en mer
- Timonerie intérieure
Les inconvénients
- Pont en bois des unités les plus anciemnes sujets à la pourriture
- Accès peu pratique à l'heure de la baignade
- Peu performant par petit temps
Mais que lui manque-t-il ?
Tous les attributs modernes d'un croiseur d'aujourd'hui ! Mais ce n'est pas si grave : le côté vintage du Nauticat 33 ne manque pas de charme. Un regret quand même à l'heure de la baignade. Seule une échelle latérale se prête à l'opération.
L'équivalent aujourd'hui ?
Aucun voilier du marché ne correspond à ce programme – et les ketchs se font très rares. Les anciens Evasion de Bénéteau, en revanche, sont très semblables. Mais ils ne sont pas tous jeunes non plus !