Des scarfs pour les panneaux
Les panneaux de bordés de 5,00 m de longueur sont assemblés par scarfs. Je dois en effet assembler 2 panneaux dans la longueur. L'usinage des scarfs a été fait à la ponceuse à bande en superposant les deux panneaux décalés. Le collage a été effectué dans le salon (il fait froid à l'atelier pour la résine époxy !). Le pressage est réalisé avec une presse faite maison.
Les scarfs réalisés à la ponceuse à bande
Mise en place pour le collage des scarfs (dans le salon !)
La presse pour le collage des scarfs
Bordés, quille et bouchains
La pose s'effectue facilement en 2 temps comme toujours. Présentation à sec, vissage provisoire puis collage. Je maitrise maintenant l'application de la résine à la seringue, bien que j'en fasse une grosse consommation.
Les lisses en bois massif sont à poste, prêtes à recevoir les bordés en contre-plaqué
Pose des 2 bordés en une feuille de contre-plaqué
Assemblage du puits de quille
Vissage avant collage
Les fonds et les côtés sont les parties les plus faciles, il s'agit d'éléments de grandes dimensions en contre-plaqué de 6 mm en une seule épaisseur. Elles se posent longitudinalement par vissage provisoire puis collage. Nous avons utilisé la seringue médicale gros format et le couteau à enduire.
Le bouchain est fabriqué avec 2 épaisseurs de contre-plaqué de 3 mm
Superposition du bouchain
Il faut tracer et découper 52 plaques de contre-plaqué de chaque côté !
Le bouchain est collé
Les bouchains sont les parties les plus cintrées du bordage entre le fond et les côtés. Pour les réaliser, l'architecte prévoit qu'ils soient réalisés en 2 couches croisées de CP de 3 mm d'épaisseur. Il faut poser de petits éléments de CP qui sont découpés les uns après les autres. Ils sont tracés par superposition des pièces, puis découpés avant d'être collés définitivement. Il faut répéter l'opération pour réaliser le deuxième pli, qui est croisé avec le premier. C'est un gros travail qui demandera beaucoup de temps et de patience. J'ai mis 1,5 mois pour border toute la coque.
Le bordé de quille est réalisé en cousu-collé : il s'agit d'assembler à sec par couture les pièces de CP avant leur collage. J'ai choisi de "coudre" ces pièces à l'aide de morceaux de fil de cuivre, ainsi il peut rester du cuivre sans crainte de détériorer la soudure après coup.
Le ber est prévu pour basculer le bateau et faciliter le travail
Stratification
Dès que l'ensemble du bordage est réalisé il faut réaliser sa stratification, j'utilise du tissu de verre de 200 gr/m² appliqué suivant la technique dite "humide". Le travail doit être réalisé sur des surfaces proches de l'horizontale pour éviter à la résine de couler. Pas évident sur une coque de bateau ! Je basculerai donc progressivement la coque au fur et à mesure du travail.
Tissu de verre pour solidifier la coque
Heureusement les supports sont prévus pour cela et le poids de l'ensemble n'est pas trop important pour le basculer. J'y parviens donc facilement. Lors de cette phase de stratification, je consomme une grande quantité de gants nitrile et mes tenues de travail souffrent considérablement, le sol de l'atelier est également imprégné ! Ce n'est pas la phase la plus intéressante…
À ce stade, j'ai posé de 15 m² de tissu de verre et consommé 12 kg de résine. Et c'est loin d'être terminé…
Retournement
J'aurai du procéder aux premiers travaux de peinture avant retournement (au moins la couche d'impression), mais mon impatience ne l'a pas permis, j'avais hâte de voir le résultat, le bateau à l'endroit. J'ai installé 2 sangles à cliquet sur la charpente du local, ce n'est pas l'idéal, mais cela fait l'affaire avec quelques mains pour aider. Une fois à l'endroit après dépose des supports de cloison, la poutre centrale est extraite.
Installation de supports pour soulever la coque
Le Maraudeur est à l'endroit !
La poutre pour le chantier est sortie par l'arrière comme prévu sur les plans
La main-d'œuvre supplémentaire est au rendez-vous pour partager le plaisir de voir l'engin à l'endroit. Je peux mieux mesurer la quantité de joints congés à faire entre les lisses et les bordés. Je totalise à ce stade déjà 300 heures de travail. Il paraît qu'il en reste autant à faire…
Place à la contemplation du travail bien fait