Pourquoi construire un bateau en amateur ?
Comme le dit si bien mon épouse : "J'ai réalisé mon rêve, construire mon bateau." Il y a plus de 20 ans, je rêvais déjà de partir sur la mer avec un petit 420 acheté au club nautique de St-Yrieix avant qu'il ne soit envoyé à la casse. Comme je le dis souvent pour plaisanter nous avons fait des ronds dans l'eau, surtout avec mes garçons, un peu avec mes filles. C'est un jeu que nous avons partagé en famille.
Sentir le vent dans la voile, surtout quand il y en a peu, entendre le bruit de l'eau sur la coque, voir un autre paysage depuis le large : c'est beau, ça fait du bien et c'est un formidable moyen d'évasion.
Encore en activité, je manquais du temps nécessaire à la réalisation de mon rêve et puis il y avait d'autres priorités, mais quand est arrivé internet j'ai beaucoup voyagé virtuellement et partagé les aventures des mêmes passionnés que moi. J'ai continué de rêver avec tout ce qui se rapprochait de la mer et des bateaux.
Et puis l'heure de la retraite est arrivée, le temps libre ne manquait plus. J'ai consacré ma vie professionnelle à construire des logements et j'y ai toujours pris beaucoup de plaisir, alors construire moi-même l'objet de mes rêves était une évidence.
Le choix du modèle du bateau
J'ai alors défini mon projet. Après avoir fait l'inventaire des moyens dont je disposais, j'ai décidé de construire un bateau de 5,00 m de longueur maximum : c'est la longueur du bâtiment à ma disposition pour l'assembler et l'abriter ensuite. Il fallait aussi qu'il soit transportable, qu'il puisse être mis à l'eau rapidement et barré par une personne seule.
Le Maraudeur semblait représenter le meilleur choix. J'ai donc pris contact avec l'association des propriétaires et fait connaissance avec son président Jean-Louis. Il nous a accueillis chaleureusement et présenté son bateau qu'il a également construit lui-même à partir d'une coque polyester moulé par le chantier Jyplast. Conforté dans mon choix, j'ai démarré ce beau projet.
L'histoire du Maraudeur
Le Maraudeur a été dessiné par l'architecte Jean-Jacques Herbulot en 1958 et a connu pas mal d'évolutions industrielles et architecturales.
En soixante ans, il en est à son dixième chantier et cinquième plan de pont. Il a été construit successivement par ACM (Atelier et Chantier de Meulan), Naviking, AMC (Atelier Maritime Croisicais), Spair, Raymond Gallois, CNL (Construction Nautique de la Loire), Jyplast puis ACB (Atelier Composite de la Baie)
En 2016, afin d'assurer la pérennité du bateau, l'AS Maraudeur commande à l'architecte François Vivier, les plans d'une unité en contreplaqué-époxy destinée à la construction amateur : le Maraudeur CI.
"Désiré" (il sera baptisé ainsi) en est le premier exemplaire.
Divers types de maraudeur
L'installation du chantier, approvisionnement, poutre "chantier"
Le dossier de construction fourni par François Vivier est particulièrement clair et précis. Je suis confiant et décide de ne pas recourir à la découpe numérique du contreplaqué, car je veux être l'auteur de tous les travaux.
J'occuperai deux espaces pour mon chantier :
- Un garage en sous-sol de ma maison servira à la menuiserie. Il y a longtemps qu'il ne voit plus de voiture ! J'y ai construis un plateau de découpe à l'aide d'un panneau d'agloméré de la même dimension que le contreplaqué (244 X 122 cm). Le CP est placé sur des tasseaux pivotants autour d'un tourillon. Ces tasseaux permettent de réserver l'espace nécessaire à la lame de scie, et les tasseaux peuvent être déplacés à la demande suivant les coupes à réaliser.
- L'abri de jardin sera transformé en atelier de montage. Il a fallu couler une dalle béton, fermer complètement le bâtiment par des fenêtres et portes en plaque polycarbonate. Y installer l'électricité pour la lumière et le chauffage. Il faut au moins 15 ° pour utiliser la résine époxy.
Les approvisionnements s'effectuent progressivement : d'abord le contreplaqué ordinaire pour la poutre centrale du chantier qui recevra les cloisons (à l'envers), puis le contreplaqué "Tout Okoumé" (pas facile à trouver dans nos départements éloignés de la mer) et enfin la résine (dont je découvrirai progressivement les qualités et les défauts). Nous reviendrons ultérieurement sur le budget pour ce type de construction.