Tester les solutions antifouling pendant 2 ans
Finistère 360 a lancé entre 2016 et 2018 une campagne de test pour comparer les nombreux dispositifs de lutte contre le fouling des coques de bateaux. En partenariat avec le Parc Naturel Marin de l'Iroise et l'Agence Française de la Biodiversité, l'enjeu de l'étude était de mieux comprendre l'efficacité des différentes techniques antifouling du marché et leur impact sur l'environnement, mais aussi leur acceptabilité auprès des plaisanciers. Les peintures antifouling pour la plaisance représentent environ 75 T par an dans le Finistère et 3000 T en Europe.
Un protocole scientifique rigoureux
L'opération a été réalisée en collaboration avec l'Université de Bretagne Sud et Labocea, laboratoire spécialiste de la qualité de l'eau. Des échantillons statiques ont été immergés sur les sites du Conquet, de Morgat, de Douarnenez et de Lorient Kernevel. Leur évolution a été comparée à celle d'une plaque test avec un revêtement nu, sans traitement. Des plaisanciers et professionnels du nautisme, volontaires, ont ensuite utilisé ces solutions pour leurs bateaux durant 2 saisons. Des essais en laboratoire ont également été conduits pour mesurer l'écotoxicité des peintures et films silicones en simulant la navigation par lixiviation (rotation d'un cylindre dans de l'eau pour représenter les frottements du bateau en mouvement). Les substances relâchées ont alors été mesurées et testées sur des larves de poisson et des crustacés.
Des résultats à compléter
L'étude de Finistère 360 sur les antifoulings s'est concentrée sur les solutions suivantes :
- Peinture au cuivre
- Peinture au silicone
- Adhésifs au silicone
- Peinture biocide à base de polymères biodégradables
- Bâche
- Lavage manuel
- Ultrasons
Il est difficile de faire émerger une solution optimale des résultats des tests. Si le silicone semble avoir un bon ratio efficacité / pollution, il a aussi ses inconvénients, notamment la difficulté de pose nécessitant généralement un professionnel. La peinture à la cire d'abeille Seawax dont l'efficacité était nulle en fin de 1ère année a été abandonnée, tandis que les ultrasons se sont montrés peu efficaces sur les coques plastiques indique un responsable du Parc Marin dans la vidéo résumant l'opération.
"Nous avons avant tout acté qu'il n'y a aucun système anodin" explique Pascal Bénard en charge du projet pour Finistère 360. " Il y a une équation à 4 variables, efficacité, praticité, toxicité et prix, aujourd'hui insoluble et de nombreuses solutions proposées par les industriels en fonction des usages. "
Un outil de sensibilisation
Si Finistère 360 n'entendait pas sortir avec une solution unique à proposer, l'agence dispose désormais d'outils sérieux de communication pour faire évoluer les mentalités. " Nous allons proposer des fiches pour chaque méthode et sensibiliser les plaisanciers afin qu'ils trouvent le bon modèle pour leur usage, mais également qu'ils fassent attention à leur santé. Ce sera également un outil pour sensibiliser les ports et qu'ils adaptent leur offre, comme les places à terre ou les machines de nettoyage. " explique Pascal Bénard.