Si les premières régates de voiliers étaient courues sur des bateaux différents, la monotypie s'est vite installée comme la forme de jeu la plus équitable. L'olympisme l'a d'ailleurs choisi pour ses épreuves. Mais la monotypie en course est aussi un levier économique, capable de faire baisser les prix grâce à la construction de masse (Optimist et 470).
Définition
Un monotype est un voilier dont tous les exemplaires ont des caractéristiques uniformes. Ils vont donc partager les mêmes plans de coque, de gréement, d'échantillonnages (l'épaisseur des matériaux utilisés), et parfois le même centre de gravité. Les régates offrent un classement valorisant les qualités d'équipage. La monotypie s'est aussi développée pour des raisons économiques ; la fabrication en série permettant une démocratisation de la voile.
Historique
En 1887, le génial architecte Nathanael Herreshoff (qui dessina une succession de voiliers invaincus sur la Coupe de l'America entre 1893 et 1920) fit une première tentative de monotypie. Il lança la fabrication de catamarans à structure souple, mais ce fut un échec commercial avec seulement 4 unités sorties du chantier.
L'essor des monotypes vient du Maine aux États-Unis. En 1885, on construit en série les Nord Haven Dinghies de 14 pieds. En France, c'est en 1891 que l'on voit apparaître les premières séries avec le Morbihan de la Société nautique de Lorient. Seulement 25 exemplaires furent construits. Le premier vrai succès sera le Monotype de Chatou sortie en 1901. En 1940 on compte 110 unités sur les plans d'eau.
Définition du programme de navigation
La monotypie, c'est donc la régate à armes égales. On pourrait dire "Peu importe le support pourvu que nous ayons tous le même." Une course en monotype est de loin la plus simple à comprendre : même départ, même support, le premier arrivé a gagné.
Mais c'est aussi la forme de régate la plus exigeante dans sa pratique. On ne peut compter sur un avantage procuré par l'architecte ou le constructeur. Chaque détail, chaque réglage, chaque seconde comptent. Ce sont des courses très serrées.
Offre actuelle
Les séries se sont multipliées au cours des années et le nombre de monotypes est maintenant impressionnant : des dayboats aux engins de plage, des voiliers de tradition aux coursiers hauturiers.
Les possibilités offertes sont nombreuses selon le niveau technique et le budget. On peut faire une régate départementale de laser juste pour le fun ou participer aux JO de Paris de 2024, en quête de la plus haute marche du podium.
Le large a aussi ses séries monotypes, comme les Volvo Ocean 65 (les bateaux de la Volvo Ocean Race), ou le Figaro 3 que le monde de la course au large lorgne déjà avec passion.
Caractéristiques
Ils sont parfaitement adaptés à leur programme d'utilisation, sans aucun compromis. Ils doivent surtout être identiques les uns aux autres pour garantir l'équité entre les concurrents. Des contrôles stricts permettent d'assurer l'uniformité de la flotte.
On retrouve dans cette catégorie
Des multicoques ou des monocoques de toutes tailles, aux matériaux divers (bois, fibre de verre ou de carbone…) : Optimist, 5o5, Surprise, J80, Swan 50, VOR, Hobie Cat 16, Tornado... construits par des chantiers locaux ou internationaux.
Pratique
La monotypie, on s'y adonne en bord de mer, en baie, en parcours cotiers et même autour du monde.
Le programme de monotypie peut réunir une dizaine de bateaux et parfois des milliers comme à Riva del Garda en Italie où la plus grande régate d'Optimist du monde regroupe 1 050 petits marins venus de 33 pays.