Kelt 620, le plus petit voilier taillé pour la croisière semi-hauturière

La version quillard est plus performante au louvoyage que le dériveur. © Emmanuel van Deth

Comment bien choisir son bateau d'occasion ? Cette semaine, le Kelt 620. Premier modèle lancé par le chantier éponyme, il a été conçu pour s'aventurer au large. 40 ans plus tard, c'est toujours un sacré baroudeur !

  • Prix : à partir de 2 500 euros
  • Construit de 1975 à 1984 à 1 300 exemplaires

Si vous cherchez un petit voilier marin et vraiment pas cher, le Kelt 620 est pour vous ! Pour 2 500 à 5 000 euros, vous vous offrez le petit bateau homologué en 3ème catégorie – un peu l'équivalent de la certification B d'aujourd'hui. Pendant 17 ans, le 620 était donc le seul voilier de moins de 6,50 m de coque autorisé à naviguer jusqu'à 60 milles d'un abri. Un privilège qu'il a partagé en 1992 avec le First 210.

Une carène toute en rondeurs

Avec ses œuvres vives et ses bordés arrondis, le Kelt 620 affiche un dessin typique du célèbre Philippe Harlé – l'architecte du Muscadet et du Sangria. A défaut d'une grande stabilité de forme, la carène du 620 présente une surface mouillée limitée, favorable à une belle aisance par petit temps. Dans la brise, ce petit croiseur n'apprécie pas trop d'être surtoilé. Il convient de réduire sensiblement la surface de la voile d'avant – le génois est trois fois plus grand que la grand-voile ; le Kelt 620, s'il ne gîte pas trop, se révèle alors très marin et capable de gagner au vent même contre une mer formée. Préférez le modèle quillard, bien plus performant au près, facilement échouable sur béquilles et qui au final ne rend "que" 40 cm de tirant d'eau au dériveur lesté. A noter : les derniers dériveurs construits étaient équipés de béquilles télescopiques.

Un pont à teugue très réussi

Le rouf du Kelt 620 s'étale sur toute la largeur de la coque – pas de passavants, comme le Corsaire. C'est ce qu'on appelle un pont à teugue. Et ici, le pont descend en pente douce jusqu'à l'étrave, ce qui facilite les déplacements. L'accastillage, s'il est d'origine, mérite une sérieuse remise à niveau, surtout sur les modèles les plus anciens. Idem pour le capot de descente et les coffres, nettement améliorés sur les 620 les plus récents. Lesquels disposaient même d'un pavillon relevable. Le cockpit n'offre pas le confort d'une unité moderne mais reste confortable.

Emménagements sobres et marins

Si la hauteur sous barrots se limite à 1,40 m, le pont à teugue décrit plus haut offre un beau volume à l'intérieur, lequel a été soigneusement optimisé par Philippe Harlé avec quatre couchettes, un bloc cuisine, de nombreux rangements et une table articulée – repas/table à cartes. Un ensemble fonctionnel en mer comme au mouillage qui permet à une famille de vivre à bord quelques jours, voire une ou deux semaines par beau temps.

Le diagnostic de Bateaux.com

Structurellement, le Kelt 620 est réputé robuste, tout comme son gréement en tête. Quelques entrées d'eau par les boulons de quille ont été signalées, ainsi que le pourrissement des cloisons en partie basse. Pour le modèle dériveur, un contrôle de la dérive et de son mécanisme s'impose. A vérifier également : la pelle de safran. Prévoir un budget voiles si elles ont plus de 10/15 ans. A noter : le support moteur relativement haut impose un arbre long voire extra long.

Les avantages

  • Excellent volume intérieur pour sa taille
  • Capable de vraies traversées
  • Vif par petit temps

Les inconvénients

  • Très (trop) grand génois
  • Tableau arrière sans jupe arrière
  • Manque de raideur à la toile

Mais que lui manque-t-il ?

Un plan de voilure aux surfaces mieux équilibrées et un accès plus facile à la mer par le tableau arrière.

L'équivalent aujourd'hui ?

Le Maxus 22, les petits TES et bien sûr le First 20 – issu du fameux 210.

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Kelt 6.20 La fiche technique
7.05 mLongueur hors-tout
2.48 mLargeur - Bau
0.65 mTirant d'eau mini
Voir la fiche technique du Kelt 6.20
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