Peux-tu nous présenter ton bateau ? Pourquoi celui-là ?
Le projet Corum est né fin 2017. Il fallait que je trouve un bateau pour faire la Route du Rhum 2018. Sur le marché il n'y avait pas de bateaux compétitifs. Je voulais un bateau qui soit capable de gagner. J'avais suivit les dernières courses des Class40 des dernières années et ce bateau-là était compétitif. Il est dessiné par Sam Manuard et fabriqué chez JPS Production. C'est un architecte et un chantier sérieux. On est parti là-dessus. On n'a eu aucun problème avec le bateau depuis sa mise à l'eau et c'est une bonne chose.
Le cockpit est voulu simple. J'ai tout à portée de main. J'ai des taquets constrictors. J'en avais l'expérience sur mon ancien bateau et j'en étais content.
À l'intérieur, la seule différence avec les autres, c'est que je peux déplacer toute la table à carte. Je suis calé dans mon pouf et peux faire ma nav'. Je peux renvoyer les infos sur l'écran du haut qui est visible depuis le cockpit.
Depuis que tu as récupéré ton bateau, as-tu apporté un peu ta touche personnelle ?
On a chacun une manière de manœuvrer, de régler le mât, de régler les safrans. Il y a des choix à faire sur l'électronique, sur les centrales de navigations. Par exemple, on a un des bateaux avec le plus de quête.
On teste des voiles qui ne sont pas tout à fait comme les autres, avec des formes et un jeu de voile qui ne sont pas standards. Par exemple il y a beaucoup de bateaux qui ont des code 0, moi j'ai plutôt un gennak'. J'ai un petit moins au près dans le petit temps, et un petit plus au reaching.
Le bateau est-il à 100% de son potentiel ?
On a fait à peu près 5000 milles avec le bateau. Il a fait le tour des Iles Britanniques, le tour de l'Irlande, j'ai fait la Drheam Cup, le défi Azimut. On a beaucoup navigué avec le bateau, je le connais vraiment très bien. On n'a eu aucun problème pour l'instant. On a essayé de régler le plus précisément possible et d'améliorer le matossage à l'intérieur.
On a beaucoup travaillé sur la performance du bateau, avec les retours de nav' et les analyses de performances du bateau pour la création des polaires.
Quel est l'objectif pour la Route du rhum ?
L'objectif c'est de gagner et de faire une belle course.
Peux-tu nous raconter un des moments les plus marquants sur la Route du Rhum ?
Le premier truc qui me vient c'est plutôt les souvenirs d'enfant. C'est la première course que j'ai suivie. C'est surement ça qui a développé ma passion de la course au large.
Sur ma première participation, j'ai des souvenirs sympas avec Jean Galfione. J'ai navigué avec son bateau et j'arrive à faire deuxième en Class40. Traverser l'Atlantique en solitaire ce n'est pas anodin. C'était super de faire une si belle place.
Pourrais-tu décrire la route du Rhum en quelques mots ?
"L'Atlantique en solitaire"
Sur cette édition quelle va être la difficulté à surmonter ? Que ce soit en termes de stratégie, de météo ou personnellement ?
La difficulté sera le nombre de bateaux dans notre classe. Du coup ça peut s'éparpiller dans tous les sens et ce sera dur de tous les contrôler. Il faudra faire les bons choix de ce qui nous semble le mieux en termes de route et de contrôle des autres bateaux.
Il y aura aussi les premières dépressions qui vont arriver. Ça sera des moments compliqués à passer.
Quel est le programme après cette route du Rhum ?
Le bateau est à vendre. Le projet c'était de faire la Route du Rhum avec, après je passe à autre chose.
Ça fait 10 ans que je rêve de faire un Vendée Globe…