Les dégâts étaient trop importants pour que Louis Burton reprenne la mer... Le skipper de Bureau Vallée 2 rejoignait Roscoff le 5 novembre en milieu de journée après l'avarie de son puits de foil tribord. Après 10 heures de course, le skipper malouin occupait la 4e place de la classe IMOCA avec des pointes à plus de 23 nœuds. Mais une poulie située dans le puits de foil du monocoque de 60 pieds s'est arrachée et a fait un trou de 30 cm dans le puits tribord, créant une voie d'eau importante en navigation bâbord amure, rendant impossible l'utilisation du foil tribord.
2 solutions insatisfaisantes
En arrivant en Bretagne, Louis Burton et son équipe ont pu constater l'ampleur des dégâts, après avoir pompé toute l'eau qui se trouvait dans le bateau. 2 solutions ont ensuite été envisagées :
– Colmater le trou, retirer le foil et condamner le puits de foil, mais cette solution rendait d'une part l'utilisation du foil impossible, mais surtout — au vu des conditions à venir — n'assurait pas l'intégrité du bateau.
– Effectuer une réparation complète du puits en composite, avec une nouvelle poulie dans le puits, pour pouvoir utiliser le foil tribord. Cette solution technique aurait nécessité un arrêt de minimum 48 heures (enlever le foil, sécher le bateau, faire du composite) et n'aurait pas été réalisée dans des conditions idéales.
Des problèmes électriques et hydrauliques
En plus de ces problèmes de foil, l'eau qui s'est infiltrée dans le bateau a causé des problèmes au niveau des systèmes électriques et hydrauliques de quille.
L'abandon, la mort dans l'âme
Au vu de tous ces problèmes qui ne permettraient pas à Louis Burton de revenir dans la course en sécurité, et au vu des conditions météo à venir — deux dépressions sont annoncées jusqu'à la fin de la semaine — la décision a été prise d'abandonner.
Le skipper de Bureau Vallée 2 participait pour la première fois à la Route du Rhum et avait de clairs objectifs de résultats, avec une 3e place sur le podium. L'équipe va désormais chercher à comprendre comment cette avarie a pu survenir et s'attaquer aux réparations.
"Évidemment ma déception est énorme. J'étais dans le coup, le bateau allait vraiment vite avec ses nouvelles voiles, et la qualité de sa préparation. J'étais en pleine forme et je savais qu'avec une telle machine je pouvais faire quelque chose de bien. Aujourd'hui, sur les 20 IMOCA au départ il n'en reste plus que 14 en course à l'heure actuelle. Malheureusement je n'en fais pas partie. C'est mon deuxième abandon en dix ans de course au large, je n'accepte pas de m'y résoudre. Avec le soutien de mon sponsor Bureau Vallée et mon équipe, nous allons réfléchir et travailler pour réparer et améliorer mon bateau, afin de repartir de plus belle" conclut Louis Burton.