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C'est en 1978 que nait la Route du Rhum et dès la première édition, elles sont deux navigatrices à traverser l'Atlantique en solitaire, parmi lesquelles Florence Arthaud. Et cet engouement pour la course continuera tout au long des éditions, excepté en 1994, où aucune femme ne prendra le départ. Grands noms de la course ou bizuths, elles continuent tous les quatre ans de prendre le large. Sur l'édition 2022, elles seront d'ailleurs 7 à prendre le départ.
Au total, elles sont moins de 20 à avoir trainé leur ciré sur les pontons de Saint-Malo, des étoiles plein les yeux à l'idée de traverser l'Atlantique en solitaire. Si certaines ont fait un passage express – Aline Marchand sur la première édition, Louise Chambaz sur la 2e, Simone Bianchetti en 1998, Anne Liardet, Cécile Poujol ou Aurelia Ditton en 2006 ou encore Christine Monlouis en 2010 ou Juliette Petres en 2014, d'autres ont marqué de leur légende la Route du Rhum.
La première femme à remporter la Route du Rhum
Et elles en ont d'ailleurs marqué l'histoire à plusieurs reprises, à commencer par la victoire de Florence Arthaud en 1990 sur le trimaran en or de 60 pieds Pierre Ier. La "petite fiancée de l'Atlantique" comme elle sera surnommée devient la première femme à remporter la Route du Rhum et bat même le record de l'épreuve en 14 j et 10 h 8 min Une belle victoire pour la navigatrice qui y participe depuis la première édition ! Elle enchaînera la 11e place, la 20e place, puis la 11e place sur les 3 premières éditions.
Ellen Mac Arthur en 2002
Après une deuxième place sur le Vendée Globe 2001-2002 sur Kingfisher à seulement 24 ans, elle remporte la victoire sur la Route du Rhum en 2002 sur ce même monocoque de 60 pieds. Elle enregistre elle aussi un nouveau record en IMOCA avec un temps de course de 13 j 13 h 31'47 ''.
Un exploit de taille puisque c'est la première fois qu'un monocoque arrive en Guadeloupe avec un multicoque, malgré un départ avec 24 heures d'avance, comme l'imposait le règlement cette année-là.
Anne Caseneuve en 2010
Anne Caseneuve est malade lorsqu'elle participe pour la 5e fois à la Route du Rhum. Cette passionnée de grands trimarans et fondatrice de l'école de voile et de croisière du même nom dans le golfe du Morbihan s'élance sur la dernière édition (2014) à bord de son trimaran de 50 pieds. Cette édition sera sa dernière et elle remporte la victoire en Classe Rhum sur Aneo et établit un nouveau record avec une transatlantique de 17 jours 07 heures 06 minutes et 03 secondes. Un an après (NDRL : novembre 2015), la navigatrice s'éteignait des suites d'un cancer…
Des habituées de la course
Même si elles n'ont pas gagné, certaines navigatrices participent, ou ont régulièrement participé, à la Route du Rhum.
C'est le cas de Servane Escoffier, qui y participe pour la première fois en 2006 sur le classe 2 Monocoques Vedettes de Bréhat - Cap Marine et décroche une 2e place, sur 4 dans sa classe. Elle y reviendra en 2010 dans la catégorie Ultime décrochant une 7e place sur Saint-Malo 2015, l'ex-Crédit Agricole.
En 2014, alors qu'elle doit repartir sur un monocoque de 60 pieds, elle est obligée d'abandonner pour raisons médicales. Elle sera remplacée par son papa — Bob Escoffier — forcé à l'abandon après une voie d'eau.
Miranda Merron compte déjà deux participations à la course et s'engage pour une 3e campagne. Après une 8e place en IMOCA sur l'édition 2002, Mirande revient en 2014 en Class40 et décroche de nouveau une 8e place. La Britannique sera de retour en 2018 sur Campagne de France en Class40.
Des bizuths, mais pourtant de grands noms de la course au large
Chaque édition de la Route du Rhum attire son lot de bizuth, dont la plupart ne feront qu'une seule participation, comme nous le précisions plus haut. Et parmi ces bizuths figurent de grands noms de la course au large, à l'image de Catherine Chabaud en 1998.
Après un Vendée Globe 1996-1997, où elle devient la première femme à boucler un tour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance, elle participe ensuite à la mythique transatlantique sur Whirlpool/Europe 2, mais abandonne suite à un démâtage.
Karine Fauconnier participe à l'édition 2002 à bord de son trimaran ORMA de 18,28 m, Sergio Tacchini. Alors que les conditions s'annoncent dantesques, personne ne tire la sonnette d'alarme et la course est lancée. Rapidement, les deux tiers de la flotte sont mis hors course. Karine continue, mais perd rapidement un flotteur. Elle refuse d'abandonner son bateau et c'est avec l'aide de Bob Escoffier qu'elle sera rapatriée à Madère. Son trimaran pourra être reconstruit.