Après les traditionnels et inéluctables discours de présentation de l'organisateur, du sponsor et du skipper, 3 enfants de l'association "Coup de pouce" - association soutenue par le skipper de Groupe Setin, qui aide de jeunes enfants en difficulté à réussir dans leur parcours scolaire – ont donné lettres et dessins à Manuel Cousin pour qu'il les distribue en Guadeloupe.
La bouteille de champagne fut ensuite brisée par Eric Loizeau et Catherine Chabaud, parrain et marraine du bateau : l'ex Mie-Câline d'Arnaud Boissière, plan Farr construit en 2007 pour Jean Pierre Dick.

Depuis l'acquisition du bateau à la TJV2017, as-tu optimisé ou modifié ton bateau ?
Pas de grosses modifications, par contre on a fait beaucoup de petites améliorations sur l'aspect technique pour aller au bout de la course. Pour nous ce qui est important, c'est d'arriver au bout, d'aller en Guadeloupe donc on a fiabilisé au maximum le bateau.
Est-ce que le bateau te correspond, est-ce qu'il te satisfait ?
J'en suis super satisfait. Tout le monde le dit : c'est un bateau robuste fiable. Forcément au niveau de la performance on souffre un peu par rapport aux foilers, mais le but pour nous c'est d'aller au bout des courses. On a d'ailleurs eu la chance de toutes les finir cette année. Le bateau n'est pas surprenant ou imprévisible, il me va bien, il est à ma main. Sûr et fiable, j'ai fait 10 000 milles sur le bateau cette année, j'ai beaucoup navigué et c'est un gros plus pour moi.

Sur cette route du Rhum, quel est l'objectif ?
L'objectif c'est d'aller au bout. Il y a une dizaine de foilers et une dizaine de bateaux à dérives droites. Donc on va essayer de se battre avec nos moyens et contre les bateaux de notre génération : 2007 – 2010. Il y aura deux courses dans la course, d'autant que même sur les bateaux à dérives, il y a clairement des bateaux hyper rapide, plus préparé et plus récent. Je pense à SMA par exemple qui va encore très très vite.
Quelle est ton histoire avec la Route du Rhum ?
Mon histoire date de mon enfance – je ne dis pas "quand j'étais petit" parce que je n'ai pas beaucoup grandi. J'ai de la famille à Saint-Briac, à côté de Saint-Malo. Mon oncle était moniteur de voile et à 4-5 ans j'ai commencé l'Optimist à Saint-Briac. Je venais voir la course du Rhum avec mes parents qui étaient férus et passionné de voile. J'ai vu les premières courses partir et je crois que je n'en ai pas raté depuis le début il y a 40 ans.

Quel est ton meilleur souvenir avec la route du Rhum ?
C'est quand on est petit parce qu'on a des étoiles plein les yeux. Pas qu'on les perde en vieillissant, mais forcément plus on est petit, plus les bateaux sont énormes, avec des gens comme Alain Colas, Philippe Poupon… c'est forcément des bons souvenirs.
En deux mots comment tu décrirais la route du rhum ?
C'est un grand sprint compliqué au départ, compliqué au milieu et très compliqué à l'arrivée avec le tour de la Guadeloupe. Donc en gros c'est "assez compliqué".

Comment appréhendes-tu cette première grande course océanique ? Serein ou un peu de stress ?
C'est un peu tout à la fois. Je pense être relativement serein, le bateau est prêt, je pense l'être aussi. En revanche il y a forcément une tension, ça serait mentir que de dire qu'il n'y ait un marin – même parmi les plus grands – qui ne soit pas tendus. On a forcément une appréhension au départ. Avec 123 bateaux au départ, ça va être très chaud, il va falloir faire très attention les premières heures de courses. La météo, même si c'est encore un peu loin, s'annonce un peu costaud. Donc il y a forcément de la tension, mais aussi de l'excitation et une joie énorme. C'est juste un rêve que je suis en train de vivre.
Quelles vont être les difficultés du parcours ?
Passer les premières dépressions, faire le dos rond quand il faudra. J'ai hâte d'arriver dans les alizés et de profiter des belles glissades avec le bateau. Il ne demande que ça.