Une classe IMOCA presque au complet
En 2018, la classe IMOCA comptera 20 skippers – 17 hommes et 3 femmes – de 5 nationalités différentes. A titre de comparaison, ils étaient 9 en 2014 et jamais plus de 13 au cours des 40 ans d'histoire de la course. Il faut dire qu'en 4 ans, la classe IMOCA a beaucoup évoluée, avec des bateaux technologiques et complexes, équipés de foils pour la moitié des participants. Du jamais-vu !
Sur les 10 foilers, six sont nés avec ces grands appendices : Bureau Vallée, Charal, Hugo Boss, Malizia II-Yacht Club de Monaco, Newrest-Art & Fenêtres, UCAR-Saint Michel. Les quatre autres, que sont Initiatives-Cœur, La Fabrique, La Mie Câline-Artipôle et PRB ont été transformé au cours de leur existence.
Six favoris, avantage aux foils
La compétition s'annonce donc intense avec une traversée estimée à seulement 11 jours. François Gabart, tenant du titre avait tracé le même parcours en 12j 4h 38mn 55s, faisant mieux que Laurent Bourgnon en 1998 sur son trimaran ORMA. C'est dire si le niveau est haut et si les skippers devront faire appel à leur sens marin et à leur bonne condition physique. Mais pas seulement, comme l'explique Yann Eliès, l'un des favoris, sur UCAR-StMichel : "JP (Dick) m'a donné tout le mode d'emploi qu'il avait pendant la Transat Jacques Vabre que nous avons remportée ensemble l'année dernière. Je continue d'apprendre avec les entrainements à Port-la-Forêt et en rencontrant des intervenants extérieurs. Les bateaux sont devenus tellement complexes qu'il faut beaucoup naviguer et être au contact des autres pour comprendre et progresser."
Yann Eliès sur Ucar-StMichel ©Yvan Zedda
Mais s'il en est bien un qui est attendu au tournant, c'est bien Jeremie Beyou qui vient de mettre à l'eau son Charal et ses immenses foils ! Même s'il a déclaré forfait sur le Défi Azimut, on a pu voir des images impressionnantes de l'IMOCA de dernière génération, en plein vol.
Jeremie Beyou sur Charal ©Yvan Zedda
Alex Thomson – deuxième du Vendée Globe 2016 – est également attendu avec son superbe Hugo Boss. En effet, on ne sait rien des améliorations apportées sur son foiler.
Sur le papier, ils sont six skippers à pouvoir prétendre l'emporter, parmis lesquels Vincent Riou (PRB) qui a récemment fait l'ajout de foils sur son 60 pieds, ou encore Samantha Davies (Initiatives-Cœur) qui participe à son premier Rhum mais a pris en main son bateau – l'ancien foiler Maître Coq de Jeremie Beyou – depuis deux ans.
Samantha Davies sur Initiatives-Coeur ©Yann Riou
Même si la préférence va aux foilers, notons tout de même la dernière participation de Paul Meilhat sur SMA, qui parait être le seul capable de tenir tête à tous ces bateaux à moustache.
Paul Meilhat sur SMA ©Yann Riou
Des anciennes générations à surveiller
Neuf IMOCA lancés pour le Vendée Globe 2008 seront amarrés à partir du 24 octobre dans le bassin Duguay-Trouin à Saint-Malo. On trouve à leur bord quelques très bons compétiteurs, parmis lesquels certains peuvent briguer les places d'honneur, comme l'a démontré l'an passé Yannick Bestaven (Maître CoQ) terminant cinquième de la Transat Jacques Vabre sur son plan Farr 2008. Dans ce groupe, il sera d'ailleurs intéressant de mesurer la plus-value des foils sur les deux 60 pieds transformés cet hiver (La Mie Câline-Artipôle et La Fabrique).
Alan Roura sur La Fabrique ©Christophe Breschi
Rêve de Vendée Globe
Cette Route du Rhum sera aussi l'occasion pour certain de poser une première pierre à leur projet de Vendée Globe 2020. Un rêve de grand large que nourrit Manuel Cousin (Groupe Setin) mais aussi Alexia Barrier (4MyPlanet) qui s'aligne sans complexe sur le plus vieux bateau de la flotte, un plan Lombard de 1998.
Manuel Cousin sur Groupe Settin ©Manuel Van Malleghem