Le Nouveau Monde 900 représente un nouveau défi pour Olbia : spécialiste depuis précisément 30 ans de l'aménagement de coques nues et le refit, le chantier propose désormais son voilier, conçu selon son propre cahier des charges.
Le concept de base est celui du Petit Monde, lancé en 2004 par Méta. Un croiseur hauturier compact, abordable et indestructible. Pour la petite histoire, c'est José Bové qui s'était porté acquéreur du premier modèle… et c'est encore lui qui a commandé le premier Nouveau Monde ! Le voilier conçu par Olbia et par l'architecte Jean-Pierre Brouns – déjà auteur du Petit Monde – reste fidèle à l'aluminium épais de Méta, mais impose une coque à double bouchain et un pont en polyester. L'idée est de gagner en élégance, en performances, mais également de profiter d'un rouf très largement vitré.
Une construction innovante
Toute la coque est réalisée en tôle d'aluminium de 8 mm. Une garantie de résistance aux chocs même les plus violents, mais cette construction offre également une plus grande liberté pour les emménagements – pas de renforts ni de varangage.
Le pont, en composite, est boulonné et collé sur une lèvre de la coque. Un deuxième module fait office de bas-rouf. Il permet de constituer un faux pont, sous lequel circulent les manœuvres qui reviennent du pied de mât vers le cockpit.
La carène affiche une longueur à la flottaison maximum – étrave droite et tableau arrière vertical. Les quilles latérales, très excentrées, garantissent une faible trainée, un bon cap au près et une parfaite stabilité à l'échouage – sans que les safrans ne soient sollicités. Les profils de quilles, en alu de 50 mm d'épaisseur, adoptent un profil NACA grâce à une découpe numérique. Le lest (ou plutôt les deux torpilles), parfaitement isolé, est en plomb.
Le gréement à deux étages de barres de flèches, robuste et élancé, porte une généreuse surface de voilure, gage de bonnes performances par petit temps. De fait, le ratio voilure/poids du Nouveau Monde est de 13,26 m2/t, une valeur bien plus favorable que bien des croiseurs de grande série de même longueur.
Un plan de pont taillé pour la mer
Le plant de pont préserve une bonne circulation, avec des passavants jamais inférieurs à 30 cm de largeur et une plage avant bien dégagée. Le rouf est ceinturé par une main courante en inox.
Le cockpit dispose de deux niveaux d'assise. Vous apprécierez la protection naturelle offerte par le rouf – dont le panneau de descente s'escamote discrètement dans le capot coulissant - et les manœuvres carénées qui reviennent sur deux winches et une batterie de bloqueurs, de part et d'autre du barreur.
Le fond du cockpit abrite un logement pour le BIB et un coffre pour les bouteilles de gaz. Un panneau étanche est prévu pour un accès direct au moteur. Bravo pour la manette des gaz, logée dans une réservation : plus de risque de l'accrocher avec le pied ou un bout. À l'arrière, le chantier a prévu deux coffres "humides" et une plate-forme rabattable pour la baignade ou les embarquements. Fermée, elle sécurise le cockpit en navigation.
Des performances flatteuses
Si vous êtes convaincu qu'un voilier en aluminium – épais de surcroit – est lourd et donc peu vivant sous voiles, vous risquez d'être surpris en tirant vos premiers bords sur le Nouveau Monde… D'abord parce que le déplacement du bateau est mesuré (le pont en composites y participe). Ensuite parce que le plan de voilure, avec son capelage au 7/8ème et ses cadènes rentrées, ne fait aucune concession à la recherche de performances. Enfin parce que la carène à double bouchain assure un parfait compromis entre stabilité de forme et optimisation de la surface mouillée.
Bilan, les 5 nœuds sont dépassés dès le haut de la force 2. Par bonne brise au portant, le Nouveau Monde tient aisément des moyennes de 8 nœuds, vous gratifiant de quelques surfs à plus de 10 nœuds. On peut s'amuser au large à bord d'un voilier de seulement 9 mètres !
En croisière dans votre bulle !
Le point fort du Nouveau Monde est bien sûr son rouf entièrement vitré ; à l'intérieur, nulle sensation de "descendre à la cave". Vous êtes tout au contraire au cœur de l'action – surveillance des autres bateaux, réglages des voiles – et du paysage. Vue imprenable à 360° sur la mer, votre mouillage et bien sûr le ciel puisque les plexis forment une bulle au-dessus de la zone de vie – 1,90 m de hauteur sous barrots.
Le grand carré – table de 110 par 60 cm - surélevé est décalé sur tribord. Son dossier, mobile dans trois positions, permet de mettre en place une couchette de mer. Possibilité également d'installer une couchette double pour la nuit.
À bâbord, une vaste cuisine américaine s'appuie sur le bordé. Les toilettes jouxtent la descente, sur tribord. À l'avant, une couchette double occupe le volume disponible. À l'arrière bâbord, un vaste volume est dédié à une couchette, il peut également faire office de soute de rangement. Et parce que le Nouveau Monde est avant tout marin, deux paires de mains courantes sécurisent les déplacements à l'intérieur. Prêt à larguer les amarres ?
L'avis de Bateaux.com
L'idée de coiffer une coque en aluminium épais par un pont en composite est une excellente idée – on obtient un voilier extrêmement robuste, mais qui conserve un devis de poids raisonnable et une ligne agréable.
Le rouf-bulle est lui aussi une belle trouvaille, mais demande à être rapidement protégé, à la belle saison, des rayons du soleil. On ne peut pas tout avoir…
Bon point également pour le comportement convaincant du bateau sous voiles, tout comme ses nombreuses mains courantes et retour de manœuvres à portée du barreur. Un étonnant bourlingueur dans moins de 9 mètres de coque.