Transat Jacques Vabre 2017 : Un finish sous haute tension pour Sodebo Ultim' et le Maxi Edmond de Rothschild

Sodebo Ultim' © Yann Riou / Sodebo

Les deux plus grands bateaux — Sodebo Ultim' et le Maxi Edmond de Rotschild — engagés sur cette 13e édition de la Transat Jacques Vabre se livrent un duel sans merci depuis le départ de la course, le 5 novembre 2017. Alors que l'un a toutes les caractéristiques techniques pour gagner, mais est encore en phase de rodage, l'autre est mené par un skipper qui connait son bateau sur le bout des doigts. Résultat, le finish est haletant et seulement 40 milles séparent les deux bateaux à moins de 24 heures de l'arrivée.

Un duel de géants

Le duel était annoncé dès le départ : deux grands marins — Sébastien Josse et Thomas Coville — et deux Ultimes incroyables — le Maxi Edmond de Rotschild et Sodeb Ultim'. La technologie pour l'un et la connaissance pour l'autre. La découverte pour l'un et la pugnacité pour l'autre... Mais la même envie, remporter cette 13e édition de la Transat Jacques Vabre.

Parti le 5 novembre 2017 du Havre, Sébastien Josse et Thomas Rouxel prennent "logiquement" la tête de la flotte. Le Maxi Edmond de Rotschild est un Ultime de dernière génération, capable de voler et flambant neuf. Son skipper n'en a pris les commandes que le 17 juillet dernier, mais est encore en phase de découverte de son bateau. Le duo mène la flotte jusqu'au mercredi 8, avant de laisser la première place à Sodebo.

Le trimaran est certes un peu plus vieux qu'Edmond de Rothschild, mais il est entre les mains de Thomas Coville, qui le connait par cœur et qui vient d'ailleurs de décrocher le record du Tour du monde en solitaire. Il est accompagné par Jean-Luc Nélias qui l'a routé à plusieurs reprises. Et depuis jeudi 9 novembre vers 0 h 30, Sodebo Ultim' caracole en tête.

© Yann Riou / Gitana SA

Une avance de 45 milles pour Sodebo Ultim'

Attendu aux aurores à Salvador de Bahia au Brésil ce lundi 13 novembre (dans la matinée en heure française), les deux Ultimes ont peu d'écart et la jouent serrés. Au classement de 15 h ce dimanche 12 novembre, Thomas Coville et Jean-Luc Nélias ont 40 milles d'avance, soit environ 2 heures sur leurs poursuivants.

Et ce duel qui se joue maintenant depuis plusieurs jours se joue à des vitesses très rapides. Après une descente express de la Manche et de l'atlantique nord suivie d'une traversée vers l'ouest réalisée sur un seul bord et sans coup de frein, les dernières heures de course s'annoncent stratégiques et tendues.

Thierry Briend, un des deux hommes de la cellule routage qui suit Sodebo Ultim' depuis la terre confirme ce matin que rien n'est joué même si en tant que spécialiste du match race, il se réjouit de la configuration de ce final. "Sodebo Ultim' est devant depuis plusieurs jours. Notre stratégie ne va pas changer à quelques heures de l'arrivée. Thomas et Jean-Luc vont continuer à faire ce qu'ils doivent faire, autrement dit, faire avancer le bateau. L'un et l'autre connaissent parfaitement les possibilités de Sodebo Ultim'. Ils savent trouver les meilleurs angles et les bons réglages pour aller vite tout en étant en phase avec le vent et l'adversaire. L'arrivée va se jouer à rien d'autant plus que le vent va mollir devant Bahia, ce qui permettra à celui qui est derrière de revenir."

© Vincent Curutchet / Sodebo

Ça freine pour Edmond de Rothschild

"Depuis leur petit bord de recalage au sud des Açores, ils ont roulé leur gennaker, mais quel problème ont-ils vraiment à bord, on ne sait pas. On voit juste qu'on les tient en vitesse…" confiait Jean-Luc Nélias ce matin. Clairement, Sébastien Josse et Thomas Rouxel sont en mode archimédien. Cela fait plusieurs jours déjà que leur Maxi n'arrive plus à créer de delta de vitesse en s'élevant au-dessus de l'eau.

© Benoit Stichelbaut / Gitana SA

Une arrivée serrée

La fin de course cette nuit et demain matin le long des côtes brésiliennes peut encore révéler des surprises. On sait que le vent y est plus faible, des conditions où Sodebo Ultim n'est pas à l'aise. Il ne manque pas de pêcheurs ni de filets sur la route et Richard Silvani de Météo France annonce des grains orageux générés par une dépression naissante sur l'Uruguay… "Contrôler, ça marche si tu as le même bateau, la même vitesse. Là, on ne sait pas ce qu'ils font et ils ont notre position toutes les heures avec la carto. Donc tout est possible !" analysait Jean-Luc Nélias.

© Yann Riou / Sodebo
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