Un panneau solaire aussi souple qu'un tissu n'est plus une vision futuriste. Imaginés et conçus par Alain Janet, ces panneaux sont aujourd'hui rentrés dans une nouvelle phase : la production en masse.
Une fabrication industrialisée
Très fin et assez souple pour être roulé dans un tube, ces panneaux sont aujourd'hui entrés dans une phase de production industrielle. Pour cela, Alain Janet après une levée de fond a fait construire une "salle blanche" pour laminer les cellules (véritable laboratoire avec sas et surpression pour éviter la poussière).
Ce nouvel outil a pu faire baisser considérablement les temps de fabrication (et donc le prix de vente). "Avant, pour réaliser les panneaux comme ceux que nous avons installés dans les voiles de Conrad Colman pour le Vendée Globe 2016-17, il nous fallait 2 jours à 2 personnes, soit environ 24 à 28 h", nous explique Alain Janet, "Maintenant, la machine réalise la même surface en 1h maxi !".
Ainsi le prix des panneaux ultra souples devient raisonnable et surtout accessible. La fabrication industrialisée a en effet permis de baisser le prix de 34% ! Désormais, les panneaux Solar Cloth sont à peine 15% plus chers que les panneaux dits "souples" (plus exactement des panneaux semi-rigides).
Pour quel usage sur un bateau ?
Ces panneaux sont tellement souples et légers que l'on peut les installer dans une voile. C'était d'ailleurs le cas sur l'IMOCA de Conrad Colman au cours du dernier Vendée Globe. C'est aussi particulièrement pertinent dans le cas de projet "zéro émission" où le voilier a un moteur auxiliaire électrique. Dans ce cas, c'est pendant les navigations sous voiles qu'il recharge ses batteries qui seront utilisées avec la propulsion électrique pour les manœuvres de port. Mais outre cet usage spécifique, le montage des panneaux sur les voiles n'est pas franchement utilisable pour les plaisanciers "classiques". En effet, au cours d'une croisière ou même d'un long voyage, on passe plus de temps au mouillage, la voile affalée ou roulée, plutôt que hissée exposée au soleil.
En revanche, pour ces navigateurs, les biminis, capotes ou autres lazy bag restent toujours à poste, en navigation comme au mouillage. Sur nos bateaux, c'est encore le meilleur endroit pour apposer des panneaux. Solar Cloth propose un modèle muni de Velcro prêt à être appliqué au-dessus de la toile.
Quelle production peut-on attendre ?
Si les panneaux rigides offrent 100 W/m2, les panneaux ultra souples de Solar Cloth produisent quant à eux 75 W/m2. C'est certes un moins bon rendement, mais leur présence toujours à poste, leur offre une bonne capacité à convertir l'énergie solaire.
Le branchement de ces panneaux est ultra simple puisque les 2 fils qui sortent (un positif et un négatif) viennent simplement se brancher sur un régulateur (comme tous les panneaux solaires).
Et à l'avenir ?
Vu son savoir-faire, Solar Cloth est sollicité aujourd'hui dans de nombreux domaines en dehors du Nautisme. Dans le spatial avec le CNES par exemple, pour des voiles solaires stratosphériques, dans des projets agricoles avec l'INRA, avec ENGIE pour électrifier les serres de l'île de Sainte-Honorat (en face de Cannes)…
Concernant le nautisme, de nouveaux produits destinés plus particulièrement aux loueurs (taud de soleil fixés à la bôme) devraient voir le jour pour le METS (novembre 2017 - stand 05.446 Pavillon France). Un projet Route du Rhum est aussi en cours et c'est le célèbre élucubrateur Antoine (le chanteur et circumnavigateur) qui aimerait un bimini pour son annexe afin de recharger la batterie de son moteur électrique. Une solution qui sera livrée au cours du Nautic (à Paris en décembre 2017).