Vous aviez peut-être suivi en 2016, l'incroyable tentative de traversée de l'atlantique en solitaire en semi-rigide de Christophe Maupaté. Parti de Bordeaux le 16 juillet dernier, Christophe se lançait dans un périple de 9 étapes (4 340 milles) avec pour finalité la ville de New York. Mais de trop mauvaises conditions météo l'avaient empêché de rejoindre le Groenland depuis Reykjavik à mi-parcours (août 2016). Cette 6e étape était la plus longue de son périple, avec une traversée de 787 mn pour rejoindre Qaqortoq.
Terminer les étapes du parcours jusqu'à New York
Mais loin de renoncer à son projet, Christophe a décidé de retenter l'aventure en 2017. Son bateau – un Zeppelin X VPRO 750 équipé d'un moteur Suzuki 300 ch – et tout son équipement sont d'ores et déjà dans un cargo à destination de l'Islande.
Lui-même rejoindra Reykjavik ce vendredi 23 juin pour un départ prévu le dimanche 25 juin, si les conditions le permettent. "Je serais opérationnel à partir de dimanche, j'ai encore quelques bricoles à faire sur le bateau, et dès qu'une fenêtre météo se présente, je prendrais le départ pour le Groenland", nous a confié Christophe.
S'il a choisi de repartir depuis l'Islande plutôt que de Bordeaux (la ville de départ en 2016), c'est surtout une question de timing, le temps lui faisant défaut cette année.
Notre aventurier effectuera le parcours initialement prévu, avec les étapes qu'il lui reste à terminer :
- Étape 6 : Reykjavik - Qaqortoq (787 mn)
- Etape 7 : Qaqortoq - St Anthony Port (649 mn)
- Étape 8 : St Anthony Port - Halifax (530 mn)
- Étape 9 : Halifax - New York (576 mn)
Quelques modifications de parcours
Cependant, pour rejoindre le Groenland, il passera cette fois-ci par le Sund et notamment par le fjord baptisé "Prince Christian Sund", qui coupe le sud du Groenland. Cette étape – la plus longue du parcours – devra impérativement se dérouler sous d'excellentes conditions météo pour que le semi-rigide puisse déjauger rapidement et tenir une moyenne de 21 nœuds minimum. "Dans le Sund, l'endroit sera abrité, il n'y aura pas de vagues. C'est le lieu où viennent se jeter tous les glaciers. Ce sera sans doute magnifique. Ça me permet de naviguer protégé de la mer du large, tout en ne ralongeant pas la route" nous précise Christophe.
Il traversera ensuite le Labrador jusqu'à St Anthony Port (Canada), où il disposera de deux options. "Soit je rejoindrais directement Halifax, soit j'effectuerai une étape à Saint-Pierre-et-Miquelon. Ensuite, je rejoindrais New York soit par Long Island (par le sud), soit par East River (par le nord) en fonction des conditions. L'inconvénient de la 2e option est que l'endroit est très fréquenté."
Des conditions de confort améliorées
Pour cette 2e tentative de traversée de l'Atmantique en semi-rigide, Christophe a gardé le même bateau, mais a cependant amélioré des éléments de confort. "J'ai agrandi la bâche de protection autour de la cabine pour mieux me protéger du froid au niveau des jambes." Une modification nécessaire puisque que le navigateur avait véritablement souffert du froid lors de sa première traversée, alors que pourtant, les températures n'étaient par particulièrement basses.
Il a également modifié l'assise de son siège, qu'il a rendu plus large et confortable pour pouvoir rester assis plusieurs heures sans avoir mal. "Le siège suspendu reste le même, mais avec la nouvelle assise, j'aurai un meilleur appui sur le postérieur et les cuisses. Ce sera plus confortable surtout pour des navigations supérieures à 20 h"
Aucune autre modification n'a été apportée sur le bateau ou sur le moteur, un Suzuki DF300 dont il est particulièrement satisfait après 200 heures de fonctionnement. "Je savais que je voulais un moteur de la marque Suzuki et en fonction de mes objectifs – atteindre la bonne vitesse de déjaugeage de 20 nœuds dans une plage de fonctionnement de 3 000 tours – on s'est très vite mis d'accord sur le 300 CV. Mais maintenant, je voudrais tester le nouveau 350 CV !" précise Christophe.
Une traversée de 15 jours environ
Avec un départ ce 25 juin et en fonction des conditions météo, Christophe pense atteindre New York 12 à 15 jours plus tard. À chacune de ces étapes, il en profitera pour se ravitailler – une opération par toujours aisée et plutôt longue en fonction de l'implantation des pompes à essence. "En théorie je veux toujours rester une nuit sur place à l'escale, car je fais mes arrivées et mes départs de jour. Je ne prendrais pas le risque de naviguer de nuit dans un port que je ne connais pas."
Pour la météo, Christophe travaille avec SeaRoutes et le routeur Michel Meulnet. "Avant chaque étape, je calcule ma route et mon heure de départ. J'appelle Michel Meulnet avant chaque départ et on se met d'accord sur les conditions de mer qui sont importantes pour ma consommation. Je me soucie moins du vent et du courant, mais s'il y a des vagues, ma consommation en pâtira" conclue Christophe.