Mise à l'eau festive
L'Energy Observer, 1er navire "hydrogène autonome" a été mis à l'eau le 14 avril 2017. Couronnement de 3 ans de projet et de recherche, dont un an de travaux sur l'ancien catamaran Enza de Peter Blake, devenu Energy Observer, le lancement du bateau a réuni l'ensemble des acteurs du projet et de nombreux spectateurs sur le terre-plein face à la ville de Saint-Malo. Nicolas Hulot, parrain du bateau, était présent pour l'occasion. Pour ajouter à la fête, Victorien Erussard, initiateur du projet Energy Observer et skipper du bateau, a pu assister à la naissance de son deuxième fils quelques minutes avant la mise à l'eau !
Produire son hydrogène
Si l'utilisation de piles à combustible à bord de bateaux n'est pas nouveau, il fallait jusqu'à maintenant embarquer l'hydrogène avant de quitter le quai, celui-ci étant produit à terre. L'Energy Observer marque une nouvelle étape en permettant désormais de produire son propre carburant par électrolyse de l'eau de mer.
Stocker l'énergie
Recouvert de panneaux solaires et doté d'éoliennes à axe vertical, l'Energy Observer dispose de plusieurs moyens de production d'énergie. Ces moyens écologiques ayant une production intermittente liée à l'ensoleillement et au vent, le dispositif d'électrolyse permettra de stocker le surplus sous forme d'hydrogène, alternative dont le rapport poids / puissance est nettement plus intéressant que les batteries conventionnelles ou un carburant classique. Energétiquement, la capacité de 60 kg d'hydrogène de l'Energy Observer est équivalente à 240 L de carburant fossile.
L'enjeu du stockage d'énergie grâce à la chaîne hydrogène dépasse largement la filière maritime et intéresse l'ensemble du secteur des énergies renouvelables, comme le démontre l'implication du CEA-Liten, partenaire du projet.
Panacher les énergies
Au-delà de la pile à hydrogène, l'Energy Observer embarque de nombreuses technologies énergétiques innovantes. Le catamaran est recouvert de 120 m² de panneaux solaires, dont ceux situés à l'arrière du bateau utilisent la technologie dite de la goutte d'eau, profitant de la concentration de l'énergie grâce à la réflexion sur l'eau.
Des éoliennes verticales ont été optimisées pour produire de l'énergie.
Une aile de kite intelligente, développée avec la société Beyond The Sea d'Yves Parlier, permettra d'offrir une assistance vélique à la propulsion.
Les moteurs électriques de propulsion sont réversibles, afin de pouvoir produire de l'électricité.
Tests et démonstrations
Après deux mois de tests à Saint-Malo pour terminer la mise au point du bateau, l'Energy Observer débutera un tour de France par Paris en juillet pour rejoindre Monaco en décembre 2017. Le catamaran entamera alors un tour du monde de 6 ans, pendant lequel Jérôme Delafosse réalisera des reportages pour la chaîne Planète.