Thomas Ruyant — skipper de l'IMOCA Le Souffle du Nord pour Le Projet Imagine — a percuté très violemment un OFNI ce dimanche 18 décembre 2016. La faute sans doute à un container puisque Thomas naviguait près des côtes, apercevant des cargos aux alentours. Il était allongé au moment du choc, la tête bien calée dans son pouf. Une chance puisqu'il a pris un OFNI à 17/18 nœuds, "un choc vraiment, vraiment très violent" et a fini dans la cloison de mât et a retrouvé des affaires rangées à l'arrière du bateau, au niveau de la cloison avant du bateau, soit un bond de 10 m en avant.
Après être resté quelques heures à la cape, le skipper qui effectuait son premier Vendée Globe essaye désormais de ramener son bateau dans le petit port de Bluff en Nouvelle-Zélande situé à 260 milles. "J'ai la coque qui est en train de s'ouvrir, les varangues qui se décollent, de partout." Le skipper qui estime avoir besoin de 2 jours de navigation pour rallier la Nouvelle-Zélande n'est pas sur que "ça tienne."
Pas loin des côtes, il peut compter sur les secours héliportés et sur sa zone de vie aux portes étanches. C'est avec beaucoup d'émotion que Thomas Ruyant raconte son histoire, heureux d'être en bonne santé, mais terriblement choqué par son violent accident et de facto, sa fin de Vendée Globe.
Malheureusement, le skipper est en bien mauvaise position puisque son bateau menace à tout moment de s'ouvrir en deux et qu'il manque de gasoil pour parcourir la totalité des 200 milles qui le séparent de la terre ferme. Enfin, une grosse dépression arrive du Nord et dès demain midi les vents pourraient porter jusqu'à 50 nœuds. "Il y a un vent de Nord qui va rentrer assez fort mais le bateau n'est plus capable de le supporter. J'essaye d'aller à l'avant du bateau toutes les 15 minutes pour vérifier que l'avarie ne se dégrade pas" soulignait Thomas au Vendée Live ce midi. Actuellement à 7,7 nœuds, à la voile et au moteur, Le Souffle du Nord pour le projet Imagine ne doit surtout pas traîner en route…
"Le bordé à bâbord est coupé jusqu'en dessous de la ligne de flottaison", déclare Laurent Bourguès, directeur technique du Souffle du Nord. "Le bordé tribord commence également à se délaminer. La structure du pont se dégrade progressivement. Le danger est que la partie avant du bateau se détache littéralement de la partie arrière. Thomas a essayé de colmater les brèches. Le bateau tient encore, à mon avis, uniquement, grâce à la structure longitudinale. Le safran tribord est, pour finir, encore là, mais ne tient plus à grand-chose. Thomas est intervenu dessus. L'idée est d'atteindre le plus rapidement possible la pointe sud de la Nouvelle-Zélande afin de se mettre à l'abri, car le vent va souffler fort à nouveau dès demain matin. Thomas n'a toujours pas demandé d'assistance, mais la direction de course est aux aguets s'il demande une évacuation ce qui est possible."
"J'ai vécu ça comme un accident de voiture. Le voilier s'est stoppé net. Le choc a été ultra violent. J'ai été très abattu hier mais je me motive un maximum pour ramener mon bateau à bon port. C'est ma priorité" explique Thomas.