Kito de Pavant, à la rescousse de son IMOCA Bastide Otio

Kito de Pavant © Kito de Pavant / Bastide Otio

Kito de Pavant, skipper malheureux du Vendée Globe 2016, a dû abandonner son navire Bastide Otio après qu'une importante voie d'eau menaçait sa survie. En sécurité à bord du Marion Dufresne, Kito va désormais essayer de sauver son monocoque au niveau des îles Kerguelen.

Le 6 décembre 2016, Kito de Pavant, engagé sur le Vendée Globe 2016 à bord de son IMOCA Bastide Otio, subissait une grave avarie, alors qu'il naviguait dans le Nord des îles Crozet, au sud de l'Afrique du Sud. Heureusement pour le marin, le Marion Dufresne, un navire en charge du ravitaillement des Terres Australes et Antarctiques Françaises naviguait à 110 milles de Kito de Pavant. Ce dernier est arrivé sur zone le jour même vers 17 h 30 (heure française) à la nuit tombante. Il a donc patienté à côté du monocoque Bastide Otio en attendant de meilleures conditions pour récupérer le skipper.

C'est le 7 décembre à 2 h (heure française) que le Marion Dufresne et son équipage CMA-CGM ont pu secourir le marin. Désormais, le marin est à bord du navire de ravitaillement des TAAF et l'accompagne dans sa tournée des îles Crozet, Kerguelen et Amsterdam. Il débarquera sur l'île de La Réunion le 30 décembre prochain.

© Julien Leprince - TAAF

Maintenant, Kito de Pavant espère pouvoir sauver son bateau, qu'il a été obligé d'abandonner. Le monocoque devait dériver vers le Nord-Est, mais avec le vent, il se dirige vers l'Est. Le skipper espère pouvoir le récupérer au niveau des îles Kerguelen, même si le bateau se dirige vers l'Australie et n'aurait pas de bonnes chances d'y arriver en entier.

© Anne Recoules - TAAF

"Je suis sur la passerelle du Marion Dufresne, je profite du spectacle qui est assez incroyable. Nous sommes en route pour l'archipel des Kerguelen. Il y a 40 nœuds de vent et de la mer formée. Les Albatros tournent autour de nous. Cela permet d'oublier un peu mes malheurs.

On essaye de suivre la progression de Bastide Otio qui est plus au Nord et se dirige vers l'Est à petite vitesse. Il avance doucement, mais surement vers le nord des Kerguelen. Nous envisageons différentes solutions pour essayer de récupérer le bateau, mais on sait que c'est très hypothétique. On continue à chercher des solutions pour que l'histoire se termine bien.

J'avais tout fait pour que Bastide Otio dérive vers le Nord-Est, mais avec le vent il fait de l'Est. Les probabilités pour qu'il arrive en Australie en bon état sont faibles. Les opportunités pour le récupérer sont peu nombreuses et la meilleure des solutions se situerait peut-être au niveau des Kerguelen. Il faut se fier aux moyens qui existent sur place et ils ne sont pas nombreux. Mais cela laisse une lueur d'espoir de récupérer Bastide Otio, de le sauver et de le mettre à l'abri en attendant des jours meilleurs.

Psychologiquement c'est compliqué, je n'avais pas envisagé une telle issue. Je me suis retrouvé dans la pire des situations en devant abandonner le bateau. C'était vraiment trop dangereux pour moi et éventuellement ceux qui auraient été amenés à me secourir donc il n'y avait pas le choix, il fallait quitter le bateau. On est dans des endroits très inhospitaliers où les secours n'existent pas. C'est le jeu, on sait quand on part des Sables-d'Olonne pour le Vendée Globe que ces risques existent, j'assume totalement, mais c'est vrai que c'est compliqué de tout laisser là.

J'ai la chance d'avoir des partenaires qui me soutiennent et assurent qu'on va continuer une belle histoire ensemble l'année prochaine. L'équipage CMA-CGM du Marion Dufresne est aux petits soins avec moi. Il faut arriver à positiver, je me reconstruis petit à petit.

© CMA CGM

J'ai eu des centaines de milliers de messages venant de toute part. Cela fait chaud au cœur, ils sont tous plus beaux les uns que les autres, c'est très touchant. Il y a un vrai élan de solidarité, ça me donne la force pour trouver des solutions" explique Kito de Pavant.

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