Cela fait 48 heures de Sébastien Josse, pourtant 3ème au classement général, a mis la course entre parenthèses pour se concentrer sur la sécurité de son bateau. Le 4 décembre 2016, il subissait une importante avarie sur son foil tribord et les conditions depuis 2 jours ne lui permettaient pas de faire un véritable état des lieux. En effet, Sébastien Josse a dû affronter des conditions météorologiques extrêmes 40 nœuds de vent et 8 mètres de creux au Sud de l'Australie, le long de la Zone Exclusion Antarctique.
Ce mercredi 7 décembre, les conditions se sont améliorées et le skipper de Gitana Team a pu évaluer les dommages subi par son bateau. Malheureusement, il n'a pas réussi à trouver des solutions de réparation qui lui permettraient de tenir sur plus de la moitié d'un tour du monde, soit environ 15 000 milles. C'est donc la mort dans l'âme que le skipper se retire de la course.
Le grand favori de cette 8ème édition participait à la course pour la 3ème fois et s'avère extrêment déçu, tout comme son équipe et ses armateurs. "Mon univers depuis un mois est de douter en permanence pour être performant ! Alors forcément la décision d'abandonner a été très difficile à prendre mais elle est mûrement réfléchie et assumée par tous. Gérer la déception, cela va durer des semaines, des mois… car ce n'est pas uniquement le fait d'arrêter la course, c'est tout ce qu'il y a derrière : la passion, l'énergie et l'engagement que nous mettons tous dans de tels projets. Sur le Vendée Globe, nous faisons du bateau en solitaire mais plus que jamais ce sont des projets collectifs. J'ai la chance de pouvoir m'appuyer sur une très belle équipe, solide et dédiée que je ne pourrais jamais assez remercier et d'avoir la confiance d'Ariane et Benjamin de Rothschild, ainsi que du Groupe Edmond de Rothschild, qui nous soutiennent et sont toujours à nos côtés dans les bons comme dans les moins bons moments comme aujourd'hui"confiait Sébastien Josse.
"Si la compétition est l'essence même des courses au large et le moteur pour la majorité des marins et leurs équipes, la priorité absolue demeure la sécurité des hommes et de leurs bateaux. Il existe forcément des risques à s'élancer sur un tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance mais ils sont acceptés dans une certaine maîtrise. C'est un coup très dur pour notre équipe, nous sommes tous très déçus mais nous irons rapidement de l'avant et le projet qui nous attend – celui du maxi-multicoque – est en cela une chance" déclarait Cyril Dardashti, le directeur du Gitana Team.
Naviguant par 41° Sud et 107° Est, le Mono60 Edmond de Rothschild fait actuellement route vers l'Australie. Les membres du Gitana Team travaillent à la meilleure option et détermineront dans la journée la destination de Sébastien Josse qui pourrait être Perth, au Sud-Ouest, ou Adelaïde, sur la côte Sud, selon les solutions de rapatriement dont disposent les deux ports australiens. Après trente-un jours de mer et une course toujours aux avant-postes, Sébastien Josse se retire donc de la compétition et nous livre un tout premier bilan : "C'était dur il ne faut pas se le cacher car les bateaux sont très exigeants et inconfortables. Pour aller vite, il faut 'foiler' et pour 'foiler' il faut être dessus en permanence ! Mais j'étais content d'être là. Je me suis donné du mal et je n'ai pas de regrets sur cette course dans ma manière de la mener, de naviguer" concluait le skipper d'Edmond de Rothschild.