Le Vendée Globe est bien plus qu'une course : c'est une véritable aventure humaine où les skippers doivent naviguer autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Le parcours de régate planétaire, avec ses passages clés, teste la résistance physique et mentale des navigateurs. Voici les dix passages les plus critiques à surveiller durant cette course.
1. Le Golfe de Gascogne : Le premier défi
Le départ des Sables-d'Olonne plonge rapidement les skippers dans l'un des bassins les plus agités du globe. À cette période de l'année, le Golfe de Gascogne est souvent balayé par de puissantes dépressions, générant des vagues pouvant atteindre 6 à 8 mètres. Ce premier test met à l'épreuve les équipements et la préparation des marins. Il y a aussi des risques de collision avec les nombreux bateaux qui circulent dans la zone. Historiquement, il y a eu beaucoup d'abandons durant les premiers jours de course. Les marins sortent de trois semaines au ponton du Vendée Globe aux Sables-d'Olonne ponctuées de sollicitations diverses, ils sont un peu fatigués et pas en symbiose avec leur bateau.
2. Les Alizés, enfin du vent stable
Avec les alizés, le vent devient beaucoup plus régulier et c'est l'instant où les solitaires entrent « vraiment » dans leur tour du monde. Le croisement près des Canaries ou du Cap-Vert peut surprendre avec des dévents sur plusieurs milles.
3. Le Pot au Noir : La roulette météo
Situé près de l'équateur, entre les alizés des hémisphères Nord et Sud, le Pot au Noir est réputé pour ses conditions météorologiques imprévisibles. Cette zone de convergence intertropicale est célèbre pour ses grains violents et ses périodes de calme absolu. C'est à cet endroit que les deux alizés s'entrechoquent, ce qui crée pas mal de vagues et un vent très instable. En fonction des fichiers météo, les skippers choisiront à quelle longitude aborder cette zone. C'est une zone anxiogène pour les marins.
4. L'anticyclone de Sainte-Hélène : Détour obligatoire
L'anticyclone de Sainte-Hélène est un autre passage difficile, car les skippers doivent le contourner largement par l'ouest, proche des côtes du Brésil, rallongeant ainsi leur route. Cette zone de haute pression, située dans l'Atlantique Sud, est souvent synonyme de vent faible, un véritable casse-tête stratégique. Cette zone permet aux marins d'entrer dans des températures estivales, car c'est l'été austral, avec un vent assez irrégulier. C'est un dernier moment de douceur avant l'arrivée brutale dans l'océan indien.
5. Zone d'exclusion antarctique
Cette zone est définie en fonction de la fonte des glaces, pour limiter les risques de collision avec un iceberg. Les skippers, qui ne devront pas descendre trop au Sud, devront prendre une route un peu plus au Nord sous peine de sanctions. Cela évite les mauvaises rencontres et les naufrages et limite les risques pour les skippers et les bateaux.
6. Le Cap de Bonne-Espérance : l'entrée dans l'océan Indien
Franchir le Cap de Bonne-Espérance est une étape symbolique du Vendée Globe. Situé à l'extrémité sud de l'Afrique, il marque l'entrée des marins dans les mers australes et le début des longues traversées dans les 40es rugissants. Les marins quittent alors des conditions relativement clémentes pour entrer dans des zones plus froides et instables. Cet océan est particulièrement difficile avec des tempêtes, des coups de vent et des températures qui chutent de plus de 10°. C'est dans cette zone que les grands écarts commencent à se creuser et il faut rester vigilant.
7. Les 50es Hurlants : l'Océan Pacifique
Ces latitudes australes, où les vents sont particulièrement puissants, offrent des conditions de navigation extrêmes. C'est la partie la plus engagée de la course. Les éléments sont d'une rare violence et il faut redoubler d'attention puisque les marins sont isolés de tout et loin de tous secours. Ils vont croiser notamment le Point Nemo, le point le plus éloigné de toute terre habitée est situé dans l'océan Pacifique. À ce stade de la course, les skippers se trouvent à 2 700 kilomètres des terres les plus proches. Naviguer dans cette zone isolée demande une attention redoublée, car toute avarie pourrait être catastrophique, loin de tout secours.
8. Le Cap Horn : La délivrance
L'approche du Cap Horn est difficile avec des vents souvent forts. Il marque la sortie du Grand Sud, mais tout n'est pas fini pour autant, même si les skippers ressentent une sorte de délivrance. Ils peuvent rencontrer une zone où les courants peuvent lever une mer très dure. En franchissant ce cap légendaire, ils quittent les eaux froides et hostiles pour entamer leur remontée de l'Atlantique.
9. La remontée de l'Atlantique Sud
Dans cette zone, les conditions peuvent être pénibles avec des vents forts et des allures de près prédominantes, avant de toucher les alizés. C'est un tronçon difficile à négocier sur le parcours du Vendée Globe. Il faut ensuite négocier l'anticyclone de Sainte-Hélène et le Pot au Noir, même s'il devrait être plus étroit à l'Ouest à cette période.
10. L'anticyclone des Açores (retour) : dernier obstacle avant la victoire
Au retour, après avoir remonté l'Atlantique Sud et traversé à nouveau le Pot au Noir, les skippers doivent encore négocier le passage de l'anticyclone des Açores. Ce dernier obstacle, combiné aux dépressions hivernales de l'Atlantique Nord, est une véritable épreuve avant l'arrivée triomphale aux Sables-d'Olonne. Sans parler de l'entrée dans le Golfe de Gascogne qui peut générer des mers très fortes.