Energy Observer est le tout premier navire-hydrogène au monde. Ce bateau autonome en énergie et sans émission de gaz à effet de serre est propulsé aux énergies renouvelables et à l'hydrogène, grâce à la mixité énergétique. C'est-à-dire qu'il combine plusieurs sources d'énergie : 3 types différents de panneaux photovoltaïques répartis sur 130 m2 de surface, 2 éoliennes à axe vertical, 1 kite de traction et 2 moteurs électriques réversibles pour de l'hydrogénération.
Un bateau de légende
Construit au Canada en 1983 par l'architecte naval Nigel Irens, sous la supervision du navigateur Mike Birch, il est le maxi-catamaran qui a marqué de manière décisive l'évolution des multicoques. Baptisé Formule TAG, pour "Technique d'avant-garde", il est le premier voilier à franchir la barre symbolique des 500 milles en 24 heures en 1984. Il remporte ensuite la Monaco — New York en 1985 ou encore le trophée Jules Verne en 1994.
À l'origine long de 24,38 mètres, il a été rallongé quatre fois et mesure aujourd'hui 30,5 mètres pour 12,80 mètres de large. Après une carrière de compétiteur hors pair sous les noms de Formule TAG, Tag Heuer, Enza New Zealand, Royal & SunAlliance, Team Legato, ou Daedalus, il s'apprête désormais à renaître sous celui d'Energy Observer, pour ouvrir une nouvelle voie, celle de la navigation autonome à l'hydrogène.
"Energy Observer, c'est une reconversion à double sens : recycler un catamaran de course, léger et fiable, recordman autour du monde et permettre ainsi d'investir dans la recherche et développement, plutôt que dans le composite" explique Victorien Errusard.
Une construction top secrète
Ce grand catamaran est un véritable laboratoire flottant valorisant les énergies propres. Il a été construit à Saint-Malo et sera mis à l'eau en janvier 2017. La première phase de construction a été réalisée dans le plus grand secret et le bateau a désormais déménagé dans une tente plus haute pour la phase finale des travaux. Son nouveau chantier va permettre l'installation du poste de pilotage et des éoliennes d'Energy Observer ainsi que l'accueil des différents équipements énergétiques et notamment ceux développés avec le CEA-Liten (Laboratoire d'Innovation pour les Technologies des Energies Nouvelles et les nanomatériaux).
Depuis 2015, c'est une équipe de 30 personnes composée d'architectes, designers et ingénieurs répartis entre Saint-Malo, Paris, Grenoble et Chambéry, qui travaille depuis 2015 sur le reconditionnement de ce catamaran de plus de 30 m de long et de 12,80 m de large, anciennement recordman autour du monde sur le Trophée Jules Verne. Il ne reste désormais plus qu'à implanter ses équipements énergétiques.
Devenir l'ambassadeur de l'hydrogène à travers le monde
L'hydrogène est une énergie propre et sans doute celle du futur. Elle est d'ailleurs au cœur du projet Energy Observer, dont l'objectif est d'en devenir l'ambassadeur à travers le monde. En effet, si le projet arrive à montrer l'efficacité et les performances de la chaîne hydrogène complète en milieu marin hostile, cela validera, a fortiori, son application en milieu terrestre, et permettra son développement par le biais de stations nomades ou sédentaires.
Un tour du monde expérimental
Energy Observer sera mis à l'eau l'hiver prochain, pour une phase de tests en mer avant le grand départ de Saint-Malo au printemps pour une première escale évènementielle à Paris où le bateau sera officiellement baptisé.
Parrainé par Nicolas Hulot et Florence Lambert, directrice du CEA-LITEN, ce navire expérimental partira de Paris au printemps prochain pour un tour du monde de 6 ans au service des solutions pour la transition énergétique. 6 ans, 50 pays, 101 escales et des challenges pour tester, optimiser cette technologie, mais aussi pour aller chercher, là où elles se trouvent, les solutions pour le développement durable et les partager.
Ces expéditions prévues entre 2017 et 2022 compteront de nombreuses escales : capitales maritimes, ports historiques, réserves naturelles, écosystèmes menacés et grands événements internationaux. De la Méditerranée à l'Europe du Nord, en passant par les Amériques, l'Asie et l'Océanie, l'aventure sera partagée dans 50 pays par des personnalités du monde scientifique, culturel ou médiatique. Au programme, l'évaluation des technologies embarquées, le soutien de solutions concrètes accompagnant la transition énergétique, la sensibilisation du grand public, des collectivités locales et des entreprises.
Cette odyssée – retransmises en images et en contenus multimédias innovants – sera incarnée par Victorien Erussard, coureur au large et officier de marine marchande, et Jérôme Delafosse, explorateur et réalisateur de documentaires (Canal +). Avec eux, une équipe d'hommes et de femmes passionnés et engagés. Une quinzaine d'entreprises et institutions ont permis à cette formidable aventure de commencer et notamment les partenaires officiels AccorHotels et Thélem assurances. L'Unesco est partenaire institutionnel du projet Energy Observer.
L'UNESCO, un partenaire institutionnel de premier plan
Afin de mener à bien sa mission de promotion des énergies renouvelables et de sensibilisation autour des enjeux de la transition énergétique, Energy Observer sera appuyé par l'UNESCO. Tout au long de son tour du monde de 6 ans, Energy Observer pourra compter sur le soutien de l'institution et de ses représentants dans plusieurs domaines (promotion des énergies renouvelables, collaboration scientifique, diffusion des contenus pédagogiques…).
En recherche de partenaires
Une quinzaine d'entreprises et d'institutions, notamment les groupes AccorHotels et Thélem assurances, ainsi que l'Unesco ont permis de démarrer le projet Energy Observer. Cependant l'équipe continue de rechercher activement des partenaires financiers dans un esprit partagé d'innovation, de responsabilité sociale et environnementale, pour les accompagner dans cette incroyable odyssée.