Sébastien Josse (Edmond de Rotschild) partira, comme tous les autres skippers du Vendée Globe, le 6 novembre prochain pour un tour du monde en solitaire de plus ou moins 3 mois. Avec son team, il a dû prévoir ce qu'il embarquait avec lui, sans pour autant trop charger le navire. Il peut embarquer 300 kg de matériel – en plus des voiles – qui lui permettront de s'occuper de son bateau et de vivre en autonomie pendant son parcours. Mais il faut faire des choix entre sécurité et vie quotidienne, comme l'explique le marin. "Il faut trouver le juste milieu entre vouloir prévenir tous les ennuis potentiels et jouer la gagne. Nous nous efforçons de faire des bateaux légers alors nous ne pouvons pas les surcharger parce qu'on part sur le tour du monde. Ce qui est complexe à gérer, c'est le "on ne sait jamais." Avec l'expérience, j'arrive à faire des choix, mais cela n'est jamais simple."
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Matériel de survie
Bouée, extincteurs, fusées et balises GPS de détresse, combinaison et radeau de survie, téléphone satellite, baudrier, gilet autogonflant, flash-light individuelle... Le matériel de sécurité est ne quitte jamais le solitaire, qui garde tout à portée de main.
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Voiles
Durant le Vendée Globe, le skipper peut embarquer 9 voiles maximum (1 Grand-Voile et 8 voiles d'avant), soit un total de 1 460 m2 pour 500 kilos.
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Stockage
Tous les sacs contenant la nourriture, les vêtements, les outils, etc. sont assemblés dans un traîneau en carbone que Sébastien déplace d'un bord sur l'autre à l'aide de cordages, pour optimiser l'assiette du bateau en fonction de l'allure et la météo.
Les bouts sont les cordages qui permettent de régler les voiles et son en dyneema, une fibre très résistante. Par exemple, un cordage de 8 millimètres de diamètre supporte une charge de 9,85 tonnes ! Sébastien Josse surveille leur usure en permanence et embarquer de quoi réparer.
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Caisse à outils
Sébastien Josse emmène une trousse à outils classique, mais aussi le nécessaire pour faire un peu de composite (résine, tissus) et des petites soudures électroniques, ainsi que de quoi entretenir l'accastillage (par exemple, graisse pour les winches), réparer les voiles (lattes, tissus adhésifs), intervenir dans le moteur, etc.
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La navigation
La navigation se gère à 99 % par ordinateur, toutes les données de route sont accessibles depuis la table à cartes à l'intérieur et sur un écran déporté dans le cockpit, avec une redondance en cas de panne. Il est aussi obligatoire d'embarquer des instructions nautiques (livre des références de toutes les balises et approches des ports et abris) et des cartes papier de toutes les zones traversées.
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Instant geek
Un drone, un I-pad et un iPhone pour réaliser les photos et vidéos (même aériennes !) du tour du monde, mais aussi pour écouter de la musique et quelques livres audio. Une antenne permet d'accéder à internet via satellite, comme le téléphone pour appeler à terre ou un autre concurrent.
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Espace nuit
Difficile de trouver le sommeil dans cet environnement mobile, humide et sonore. Sébastien dort surtout en ciré dans son pouf à billes qu'il déplace dans le bateau, mais quand il peut vraiment s'allonger, il a un matelas à mémoire de forme, un duvet et un casque à réduction de bruit active.
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Hygiène
Les douches se prennent à l'eau de mer, parfois à l'eau de pluie sous les tropiques, avec du savon bio, sinon la toilette se fait avec des lingettes bébés. Crème solaire, crème hydratante cicatrisante, brosse à dents, dentifrice et de quoi se raser une fois par semaine complètent ce nécessaire des plus épurés !
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Matériel médical
Le contenu de la trousse à pharmacie est travaillé et contrôlé par la fédération française (FFVoile) et internationale (ISAF) de voile avec une liste de produits et une formation obligatoire pour le traitement de certaines pathologies et le maniement d'outils comme l'agrafeuse pour les plaies par exemple. Tous les concurrents ont la même pharmacie et les médecins de la course, en veille à terre, savent exactement de quoi dispose le solitaire pour se soigner.
Cette partie est un très minimaliste à bord et se résume en un Jet Boil : mug en aluminium monté sur un chalumeau qui permet de faire bouillir de l'eau en 1 minute. 90 % des plats sont déshydratés, agrémentés d'autres aliments longue conservation, répartis ensuite par sacs journaliers puis hebdomadaires. Bonus du bord : les plats sont signés du chef étoilé Julien Gatillon (Le 1920 Megève) et deux bouteilles de champagne Barons de Rothschild embarquent pour célébrer les grands passages du parcours.
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Vêtements
Sébastien embarque deux jeux de cirés (salopette et veste), un léger et un plus chaud, ainsi qu'une combinaison sèche pour les conditions météo difficiles. Il a ensuite une dizaine de sous-couches en Laine Mérinos et un lycra antichoc. Il dispose d'un gilet avec un harnais et une longe reliée au bateau quand il doit aller manœuvrer à l'avant et peut utiliser un casque pour monter dans le mât.
Bon vent !