Une finalité partagée par tous
Le projet de loi sur l'économie bleue, en débat actuellement au parlement, prévoit la mise en place d'une filière à Responsabilité Elargie du Producteur, ou REP. Il vise à impliquer les producteurs et les propriétaires dans le financement de la fin de vie des bateaux de plaisance. Une éco-contribution est versée par le chantier lors de la mise sur le marché et une quote-part est prise sur la francisation.
La volonté de traiter le problème de la déconstruction et du recyclage des voiliers et bateaux à moteurs abandonnés qui encombrent le fond des ports est partagée par tous. Les fabricants, intéressés au renouvellement de la flotte, sont eux-mêmes impliqués et ont créé dès 2009 l'APER (Association pour la Plaisance Eco-Responsable ) afin de fédérer les acteurs de la gestion des déchets nautiques et en organiser la collecte et le traitement.
Les temps industriels et politiques ne sont pas en phase
Le texte initialement proposé par le gouvernement prévoit une entrée en vigueur au 1er janvier 2017. Plusieurs tentatives ont été menées pour repousser l'application au 1er janvier 2018. La filière nautique, à l'image de la Fédération des Industries Nautiques FIN, craint aujourd'hui que l'amendement en ce sens passé au Sénat dans le nuit du 23 mars ne soit retiré par le gouvernement en commission paritaire.
Les professionnels du nautisme et du recyclage font valoir qu'aucune étude d'impact sérieuse n'a été menée. L'APER a décidé de mener sa propre étude sur trois sites français afin d'évaluer les répercussions sur l'industrie nautique.
Le calendrier annoncé par l'administration est jugé "irréaliste et inapplicable" par l'APER.
Reste aujourd'hui aux acteurs publics et institutionnels à trouver une solution pour lancer sans retards excessifs et dans de bonnes conditions une filière de recyclage et de déconstruction, nécessaire à notre environnement.