C'est le favori de cette 12e édition, PRB qui a remporté la victoire dans la catégorie Imoca. Skippé par Vincent Riou, en duo avec Sébastien Col, le 60 pieds est arrivé le mercredi 11 novembre à 13 h 52' 24'' après une traversée de 17 jours. Cette victoire conforte Vincent Riou dans son rôle de tenant du titre, puisqu'en 2013, il avait décroché le record, accompagné par Jean Le Cam. Voici l'article au complet.
À la deuxième position, on retrouve Banque Populaire VIII, Imoca de dernière génération équipée de foils. Skippé par Armel le Cléac'h en duo avec Erwan Tabarly, il est le seul voilier à foils à avoir terminé la course. Les deux hommes sont arrivés au Brésil le mercredi 11 novembre à 21 h 59' 09'' (heure française). Ils auront mis 17 jours 08 heures 29 minutes 09 secondes. Retrouvez l'arrivée de Banque Populaire VIII.
Celui qui complète ce podium c'est Queguiner Leucémie Espoir, skippé par Yann Eliès, accompagné du jeune Charlie Dalin. Le duo est arrivé à Itajai le mercredi 11 novembre à 23 h 31' 23'' (heure française), après une traversée de 17 jours 10 heures 01 minute et 23 secondes. Retrouvez l'arrivée de Yann Eliès et Charlie Dalin
À la quatrième place, on retrouve le Souffle du Nord mené par Thomas Ruyant et Adrien Hardy. Après 18 jours 01 heure 27 minutes 45 secondes de navigation, ils sont arrivés au Brésil le jeudi 12 novembre à 14 h 57' 45'' (heure française), à 1 j 1 h 5' 21'' du premier. Une belle place pour celui qui a repris le deuxième monocoque IMOCA dessiné par VPLP-Verdier pour Kito de Pavant en 2007. Même si le bateau était fiable, le duo savait qu'il ne pouvait pas contrer les derniers-nés à foils ou la génération précédente optimisée au fil des ans.
"On est heureux ! Cela fait 36 heures qu'on s'arrache bien avec Adrien… Couper la ligne, ça fait du bien. Déjà, on est très fiers d'arriver, de finir cette transat, parce qu'en monocoque IMOCA, c'est déjà une victoire d'être à Itajaí, en plus avec une belle place ! Et puis c'était un beau match avec Initiatives Cœur, jusqu'à la fin. Bref, on a la banane…" a déclaré Thomas Ruyant à son arrivée. "Je suis évidemment ravi : notre objectif était d'abord de traverser et de finir dans les dix premiers. Le contrat est rempli !" a expliqué Adrien Hardy.
La cinquième position du classement général est prise par Initiatives Cœur, arrivé le jeudi 12 novembre à 20 h 39' 14'' (heure française). Tanguy Lamotte et Samantha Davies ont donc mis 18 jours 07 heures 09 minutes 14 secondes pour rallier Itajai, depuis le Havre, soit 1 j 6 h 46' 50'' de plus que le premier. Les deux skippers se sont livrés à une véritable bataille avec Le Souffle du Nord, et ce, dès le départ.
"C'était super, on a fini de jour, alors que d'habitude, je finis de nuit. On a bagarré pour la 4e place, on a tout essayé. Nous nous sommes rendu compte ce matin que Le Souffle du Nord était trop loin devant. Nous n'étions plus en course, sauf pour le timing de l'apéro ! C'était une journée bizarre, mais nous avons apprécié la dernière journée en mer. On a mis le spi, on avait un petit vent" s'est exprimé Samantha Davies à son arrivée. "Cinquième, c'est génial, c'est au-delà de ce qu'on pouvait espérer au départ du Havre. Cinquième sur 20, c'est super, c'est une course où d'abord il faut finir. On ne peut pas être déçu, on a réussi à réparer un bateau qui était cassé, et nous n'avons pas fait beaucoup d'erreurs. Le deuxième objectif était de sauver au moins dix enfants, et nous sommes à 20. On multiplie nos deux objectifs. On a fait un sacré coefficient multiplicateur sur cette course" a déclaré Tanguy de Lamotte à son arrivée.
À la sixième position, on retrouve l'Imoca MACSF, qui a franchi la ligne d'arrivée brésilienne de la Transat Jacques Vabre le vendredi 13 novembre à 11 h 40' 05'' (heure française). Bertrand de Broc et Marc Guillemot ont donc mis 18 jours 22 heures 10 minutes 05 secondes pour rejoindre Itajaí, à 1 j 21 h 47' 41'' du premier. Les deux cousins comptabilisaient déjà 13 participations à eux deux sur la Transat et ont pris les devants du groupe de bateaux de l'ancienne génération.
"Marc plus ça brasse, plus il aime être devant ! C'était des conditions toniques. Depuis 2012 que je navigue sur ce bateau, le Vendée Globe, la Transat Jacques Vabre il y a deux ans, on ne l'a jamais mené aussi violemment. Le virement de bord dans 3 m creux à 18 nœuds de vitesse là-dedans, c'est chaud" a expliqué Bretrand de Broc à son arrivée." Les premiers mots de Marc Guillemot "Je n'ai jamais été trempé comme ça. On a été tout le temps dans la flotte. Les pommades ont été utiles. C'était dans l'humidité depuis le début. On a eu tous les jours au moins deux occasions par jour de pousser la barre et de rentrer à la maison."
À la 7e place, on retrouve Comme Un Seul Homme, arrivé le vendredi 13 novembre à 15 h 45' 34'' (heure française). Éric Bellion et Sam Goodchild ont donc mis 19 jours 02 heures 15 minutes 34 secondes pour rejoindre le Brésil, à 2 j 1 h 53' 10'' du premier.
C'était la première participation à la Transat Jacques des deux skippers. Trop lourd pour viser le podium et suivre le tempo endiablé des leaders, il se retrouve aux côtés de Bureau Vallée, Newrest-Matmut, MACSF et StMichel-Virbac jusqu'à ce que ce dernier se déroute vers Madère. "Ce qui a été intéressant, c'est la relation que nous avons eu Sam et moi pendant près de trois semaines en course et bien avant dans la phase de préparation. Nous n'avions pas un bateau de dernière génération, nous étions les moins expérimentés en monocoque IMOCA : le seul paramètre sur lequel nous avons beaucoup travaillé, c'est sur notre collaboration" a expliqué Eric Bellion. " J'ai beaucoup appris aux côtés d'Éric, surtout au niveau communication. Je viens du Figaro et en solitaire, on ne parle pas beaucoup ! Là, ça a marché parce qu'on a beaucoup discuté avant chaque manœuvre, avant chaque changement de voiles. On ne s'est jamais rien caché. C'était très enrichissant !" a ajouté de son côté Sam Goodchild.
Enfin, la bataille a fait rage entre les deux derniers Imoca à rejoindre le Brésil. 3 min 37 s séparent Newrest-Matmut (Fabrice Amédéo et Eric Péron) et Bureau Vallée (Louis Burton et Romain Attanasio).
C'est donc Newrest-Matmut qui décroche la 8e place avec une arrivée le vendredi 13 novembre à 18 h 37'56'' (heure française). Fabrice Amédéo et Éric Péron ont donc mis 19 jours 05 heures 07 minutes 56 secondes pour rejoindre Itajaí, à 2 j 4 h 45' 32'' du premier. Après un duel qui a duré depuis 3 semaines, il en a été de même sur la ligne d'arrivée, puisqu'ils n'étaient séparés que de 150 m. "C'était fatigant jusqu'au bout ! On a envoyé quasiment toutes les voiles d'avant lors des trois dernières heures de course… C'était vraiment sympa : c'était une édition riche avec un début tendu, des conditions fortes, mais on est passé. On était donc très contents" a expliqué Fabrice Amédéo.
"C'était rigolo ce match-race pour finir ! Depuis deux jours déjà, on savait que ça allait être serré… Et ça s'est avéré très, très serré ! On s'est bien entendu pendant toute cette traversée. Et même pas un bobo : on est en pleine forme" a expliqué Eric Péron.
Enfin, Bureau Vallée clôture ce classement Imoca en décrochant la 9e place de la Transat Jacques Vabre. Le neuvième monocoque IMOCA a franchi la ligne d'arrivée brésilienne de la Transat Jacques Vabre à 18 h 41' 33'' (heure française). Louis Burton et Romain Attanasio ont donc mis 19 jours 05 heures 11 minutes 33 secondes à 2 j 4 h 49' 09'' du premier. "On a failli abandonner ! Quand le ballast a coulé dans le moteur… Et même moment, on chargeait avec l'hydro générateur. J'ai remarqué que ça sentait le brûlé et le convertisseur a cramé ! Plus de moteur et plus d'hydro. Il y a eu court-circuit ! On a tout essayé. Et on a finalement décidé de continuer, sur nos réserves d'eau puisqu'il n'y avait plus de dessalinisateur non plus… Et plus d'ordinateur. Plus d'éclairage compas. Et on passait au moins quatre heures à éponger le bateau parce qu'il y avait des fuites dans le ballast" a expliqué le skipper, Fabrice Amédéo.
"On s'est mis à barrer, beaucoup… On a passé trois jours et trois nuits dans le noir ! On ne s'en rend pas compte, mais sans électricité, qu'est-ce que c'est dur ! On avait perdu l'habitude de faire des points sur une carte papier… On a barré douze heures par jour, comme en Figaro ! On se repérait aux étoiles. On a réussi à avoir un peu de pilote et refaire de l'eau quand l'hydro générateur est reparti. Et refaire de la navigation avec des fichiers météo…" a déclaré Romain Attanasio.