Ouvrir la pratique du dériveur à tous
L'ePoH, qui se prononce "épo" et signifie exponential pleasure, zero hassles (plaisir exponentiel et zéro souci) ressemble étrangement à un trimaran, mais il n'en est rien. C'est un dériveur, directement inspiré des skiffs australiens, qui possède des patins stabilisateurs pour limiter le chavirage mais qui ne servent pas à naviguer. C'est une passerelle entre un dériveur classique (4.20) et un bateau de voile extrême.
Comme sur les skiffs australiens, il est équipé d'échelles qui servent en rappel et qui ne doivent pas toucher l'eau, sinon le bateau gite et est stoppé.
Installés sur les ailes, les patins prennent appuient sur l'eau, évitent au bateau de gîter mais ne réduisent pas la vitesse du bateau. On obtient donc une embarcation aussi rapide qu'un skiff, mais qui ne chavire plus.
Grâce aux patins, l'apprentissage est plus rapide. Une fois terminé, les patins peuvent s'enlever, mais les échelles restent en place. On revient alors à un skiff traditionnel.
La genèse du projet
L'idée de base est que la pratique du skiff est réservée à des plaisanciers perfectionnés. Or, en 2008, Yannick crée un prototype pour remplacer un 4.70, qui conviendrait aussi bien aux plus âgés, comme aux plus jeunes. Il a donc adapté sur son premier bateau tous les éléments plaisants du dériveur et du skiff en enlevant les côtés désagréables. Et il y a ajouté des patins pour qu'il soit plus stable. Ainsi était né un bateau qui peut convenir à deux générations.
Et là, tout s'est emballé ! Son bateau, qu'il avait conçu pour sa famille a retenu l'attention de l'école de voile des Glénans qui a trouvé l'idée très bonne. Plusieurs autres écoles se sont montrées intéressées et c'est ainsi que Yannick a pris conscience du potentiel de son bateau. Est donc née l'entreprise Transsonique, qui produit et distribue l'ePoH en direct, pour une construction française à un prix abordable.
Désormais produit en série
Pour créer l'ePoH, Yannick d'Armancourt, le concepteur et créateur de la société Transsonique, s'est associé aux architectes navals Frédéric Neuman, Kévin Brin et l'équipe technique de Roland Jourdain (Kaïros). Et il aura fallu plus d'un an pour passer du prototype aux premiers modèles de séries, sortis du chantier concarnois.
La construction en infusion a été mise au point par le chantier de course Kaïros, qui a apporté son expertise en construction de voiliers de pointe. En résulte ainsi un bateau plus léger, plus raide et plus résistant. Mais c'est un constructeur breton spécialisé en pièces composites de haut niveau, qui va prendre le relais.
Pour le transport, les échelles se démontent et se rangent facilement pour faire passer le bateau de 3,60 m a 2,02 m rangé. Il est d'ailleurs vendu avec une remorque pour le transporter et le mettre à l'eau.
Deux modèles disponibles
Deux modèles d'ePoH sont disponibles à la vente. Le premier est la version club, avec des voiles modérées pour l'apprentissage. Il est plus léger, avec un plan de pont simple, des voiles en Dacron avec bande de ris, un mât section constante et un safran en alu.
Le deuxième modèle est une version Propriétaire ou performance avec un plan de voilure à la jauge, un safran en composite, un plan de pont régate, un mât rétreint et des voiles en mylar.
Les voiles sont interchangeables, d'un modèle à l'autre.
Déjà 4 unités de ce bateau de course en biocomposite sont sorties du chantier le 15 août dernier. La première était exposée au Grand Pavois, deux seront livrés au centre nautique de Sainte-Marie, près de Bénodet et la dernière sera livrée à un particulier.
Caractéristiques techniques
Longueur hors tout | 4,91 m |
Largeur | 3,62 m (2,02 m rangé) |
Tirant d'eau | 0,16 m / 1,20 m |
Tirant d'air | 7,22 m |
Poids | 165 kg (148 kg sans patins) |
Prix
Bateau club : 18 600 €
Bateau performance : 21 000 €