Ingénieur de métier, Charles-Henri Viel possède un esprit curieux et une aspiration profonde pour les énergies renouvelables. Lui qui aime développer et innover commence à plancher sur son projet en 2008, mais le développe en 2014. Il imagine une éolienne sur un bateau qui pourrait naviguer face au vent, tout l'intérêt technique et amusant du projet. Aujourd'hui, Archinaute est dans l'air du temps puisque les questions de transition énergétique sont au cœur de la tendance. Pour avancer, l'hélice aérienne absorbe le vent et entraine l'hélice de propulsion sous l'eau. "C'est la puissance de l'hélice aérienne qui fait tourner l'hélice marine." Quand il effectue ces recherches, il s'aperçoit qu'il n'est pas le premier à avoir abordé ce projet puisque le principe est connu depuis 1921.
Premiers essais qui ont tout de suite été concluants
Grâce à cette technique, on peut naviguer face au vent et aller dans toutes les directions. "On peut naviguer dans un chenal mal orienté, manœuvrer plus facilement dans un port…" Ce moteur à vent se commande de manière mécanique et toutes les manœuvres se font depuis le poste de pilotage. Contrairement à une navigation à la voile, aucune force physique n'est requise. Cette méthode de navigation est semblable à celle d'un bateau à moteur. "La seule limite de la voilure tournante, c'est le manque de vent, mais comme toutes les énergies renouvelables ont leurs limites." Mais cette limite peut être compensée "Comme on a une transmission d'énergie, on peut envisage de stocker cette énergie dans une batterie pour une autonomie limitée."
Côté performance, en mettant une éolienne sur un bateau, on peut dépasser la vitesse du vent. "On arrive à définir un potentiel de vitesse théorique grâce à une équation théorique/algébrique. On peut aussi définir cette vitesse avec un logiciel de mécanique des fluides spécialisés dans la conception des hélices. On arrive ainsi à une vitesse égale à la moitié de la vitesse du vent. Ainsi, par un vent de 20 nœuds, on avance à 10 nœuds."
Travail de conception avec un logiciel de calcul d'hélices de captation (= éolienne) pour estimer les performances du prototype.Ce que Charles-Henri Viel développe ici c'est plus un principe qu'un bateau. Il peut donc s'appliquer dans presque tous les domaines de navigation. "Le dessin présente un bateau de plaisance, mais on peut aussi développer un bateau de pêche, de transport de passagers, de marchandises ou encore un bateau de transport maritime."
À ce stade, une maquette de l'Archinaute a été développée. "C'est plus un démonstrateur qui est capable de naviguer face au vent pour montrer la faisabilité. C'est important de montrer qu'on parle de quelque chose qui fonctionne, mais aussi d'avoir des expériences concrètes." Pour l'aider dans son projet, l'ingénieur carnacois travaille avec Laurent Mermier, architecte naval et le chantier naval Bretagne Sud, dirigé par Yannick Bian. La deuxième étape est le développement d'un prototype de trimaran de 12 m de long et de 9 m de large avec une éolienne de 8 m de diamètre. Mais pour ce faire, Charles-Henri Viel a besoin de fonds. Il est donc en recherche active de sponsors pour un financement à hauteur de 3 millions d'euros. "Je recherche en priorité des sponsors qui pourront profiter d'une belle visibilité écomédiatique en s'associant à ce projet. Un mécène est également le bienvenu, mais aussi des investisseurs qui voudraient entrer au capital."
Présentation à Etel dans le cadre du Musée des Thoniers