François Gabart est arrivé ce vendredi 14 novembre en Guadeloupe à 18 heures 38 minutes et 55 secondes. Le skipper de Macif aura passé 12 jours 4 heures 38 minutes et 55 secondes sur cette 10e édition de la Route du Rhum parcourant 3963 milles à la vitesse moyenne de 13,54 nœuds. Il réalise ainsi le record de la course puisqu'il bat Roland Jourdain, qui détenait le titre, de 7 heures 20 minutes et 3 secondes.
Un vainqueur de solitaires
Avec cette victoire sur le Rhum pour sa première participation, François rappelle qu'il maîtrise parfaitement la course au large. Déjà en 2013 il avait brillé sur le Vendée Globe, décrochant la victoire et le record pour sa première participation. Sur cette 10e édition du Rhum, il a su prouver son professionnalisme et son déterminisme, prenant la tête de la flotte dès le départ et se battant avec Jérémie Beyou pour conserver son avance.
Les premiers mots du skipper à son arrivée à Pointe-à-Pitre "C'est énorme, c'est la Route du Rhum, ce n'est pas rien, je me suis donné comme jamais. Je suis content du résultat et de la façon dont j'y suis arrivé. Le projet a été lancé il y a quatre ans, j'ai fait un tour du monde et aujourd'hui, je ne pouvais pas finir mieux avec mon Imoca Macif. Je savais que c'était la fin d'une partie de ma vie avec lui, on a vécu de belles choses. Je voulais vivre une Route du Rhum avec les mêmes émotions que sur le Vendée Globe. Je me suis régalé, c'est de la superbe course au large en solitaire. J'ai appris encore. Les temps changent, les temps passent, je ne sais pas si cela a un intérêt de comparer les temps de traversée. Mais c'est vrai que si on m'avait dit ça il y a quatre ans, je ne l'aurais pas cru. Ce n'est pas parce que tu es en tête que c'est facile, au contraire.
Je me suis battu pour mener la course de bout en bout. C'est très personnel, ce n'est pas vis-à-vis de la concurrence, mais je me suis mis la barre très haut, j'avais un haut niveau d'exigence. Quand Vincent (Riou – PRB) est parti, j'aurai dû être content, mais j'étais déçu car je savais qu'on allait faire une belle bagarre, aux entraînements, on se tirait la bourre. Je n'ai pas réfléchi dix secondes que déjà Jérémie était derrière moi.
J'ai juste créé la distance il y a trois jours ; peut-être parce que j'étais plus en confiance avec le bateau. J'ai eu un feeling et des sensations géniales, j'étais bien. J'arrivais à sentir à la barre le bon matossage d'une voile ou une algue dans le safran. Je sentais quand il fallait attaquer. J'ai beaucoup barré depuis les Açores, plus que la moitié du parcours. Je voulais aller vite. J'ai perdu mon spi aux Acores, juste après le passage du front. Donc je n'avais plus le choix, il fallait que je sois plus rapide que Jérémie, car je savais qu'à la fin ça allait être poussif. Sur le dernier bord, je savourais, je pensais à la suite. A la fois c'est triste de quitter le bateau, mais dans quatre ans je reviens en multi !"