Vrai repas ou repas lyophilisé ? Tout est question de l'envie du marin et de son bateau. Chacun choisit entre son confort et sa gourmandise et le poids à charger sur le bateau, car plus il est lourd, moins il avance… Certains embarquent des plats lyophilisés parce que c'est rapide à préparer et léger. Il suffit d'ajouter de l'eau chaude et c'est parti ! D'autres préfèrent manger des pâtes ou emmener des plats réalisés par un chef cuisinier ou par de la famille. Sébastien Josse lui a choisi d'emmener des bons petits plats.
Louis Burton (Bureau Vallée) s'avère un fin gourmet même lors d'une course au large "Je n'ai pas encore pu me reposer mais j'ai mangé des petits sandwichs au foie gras que ma mère m'avait mis à bord." Plus original, Eric Jail (Défi-Cat) qui a trouvé sur le pont de son bateau un poisson volant et qui a décidé de le manger pour son dîner du soir en court bouillon. Dans la catégorie des gourmets, Yann Eliès confiait "Je mange super bien. Il faut d'ailleurs que je vois avec les routeurs combien de temps va durer la plaisanterie car je mange comme un gourmand depuis 24 heures. Mais pour l'instant c'est parfait, j'ai suffisamment de beurre et de pain ! J'ai cuisiné les bananes avec une tablette de chocolat. Je fais mon célibataire, je me fais des petits plats que je mange dans la casserole en léchant le fond avec les doigts."
Gilles Lamiré raconte également son expérience à bord de Rennes Métropole St Malo Agglomération "Hier soir, je me suis fait un poulet basquaise, cette nuit, un hachis parmentier et ce matin, un bon petit déj' avec trois pains au chocolat et un Yop ! Je suis en forme !" et cet amateur de vin a également emmené avec lui de quoi se rincer le gosier "J'ai embarqué trois bonnes bouteilles. Un Saint-Julien, Un Saint-Estèphe et un Lalande-de-Pomerol, c'est mon trio gagnant !" mais il attendait que le temps se calme pour pouvoir y goûter.
Enfin, Benjamin Hardouin a de son côté emmené des plats sous vides et beaucoup de pâtes et de riz.
Erwan Le Roux (FenêtréA-Cardinal) confie lors d'une vacation "J'ai fait alimentation normale hier soir avec entrée-plat-dessert. Le rythme s'installe et c'est pas mal. Je me prévois un bon petit-déjeuner pour tout à l'heure." Il faut savoir que dans les premiers jours de la Route du Rhum, beaucoup ont peu, voir pas mangé, comme pour le sommeil, en raison des conditions météo difficiles. Les marins ont préféré garder la barre et essayer d'affronter la tempête.
La majorité des bateaux sont équipés d'un réchaud et les ¾ peuvent faire chauffer de l'eau. D'autres ont carrément une petite cuisinière à l'image du bateau d'Ari Huusela en Classe Rhum ou de Benjamin Hardouin (Classe Rhum). Certains emmènent même des poêles pour se faire des préparations.
Le mal de mer, ennemi de l'alimentation des marins
Le mal de mer touche tout le monde puisque certains marins de la Route du Rhum n'ont pas pu manger les premiers jours de la course. Il faut dire que les conditions climatiques n'étaient pas optimales avec des creux importants et beaucoup de houle. Jean Galfione expliquait "Je commence à pouvoir manger" et Willy Bissainte (classe Rhum) "Je n'ai pas vraiment mangé parce que j'étais un peu malade : je prends un petit-déjeuner."