Quelle belle revanche pour celui qui n'avait jamais remporté de "Rhum" malgré ses 6 participations… Après avoir passé 7 jours, 15 heures, 8 minutes et 32 secondes, Loïck Peyron est arrivé à Pointe-à-Pitre, sous les encouragements de la foule. Il aura parcouru 4 199 milles à la vitesse moyenne de 22,93 nœuds, affrontant des conditions particulièrement difficiles les premiers jours, mais n'a rien lâché. Aujourd'hui, à 55 ans, il tient enfin sa revanche ! Vainqueur mais aussi recordman puisqu'il bat Lionel Lemonchois de 2 h 10 min 34 s, qui avait établi le record de 7 jours, 17 heures, 19 minutes et 6 secondes en 2006.
Ce passionné de course au large, qui détient de nombreux palmarès ajoute aujourd'hui le Rhum à ses nombreuses victoires ! À 55 ans (bientôt 56) et juste avant les fêtes c'est un magnifique cadeau que s'est offert le skipper aux records !
Loïck Peyron qui s'exprime sur sa victoire "La dernière journée était difficile, depuis ce matin au large de la Désirade, il y a eu beaucoup de manœuvres. Je pense que je vais bien dormir. Cela fait sept éditions pour moi ! C'était bien ! C'est une situation exceptionnelle de barrer un magnifique bateau à la place d'Armel. Nous avons tout bien fait avec une équipe géniale et la présence d'Armel. Cette victoire, c'est grâce à l'équipe Banque Populaire.
Je n'imaginais plus repartir sur un bateau comme celui-ci et gagner la Route du Rhum. Ce n'est jamais simple une course comme celle-là, et c'est ce qui est passionnant. C'est très stressant aussi. Supporter les hautes vitesses dans une mer cassante, 'est compliqué. On a bien mené le bateau. Je me suis fait peur en permanence. C'est le but du jeu sur ces multicoques ! On doit manager en permanence le bateau. Une nuit, je me suis endormi à la barre et ça a failli mal tourner. Elle est jolie cette victoire, c'est peut-être la plus jolie. Le record est anecdotique. C'est la cerise sur le gâteau.
Nous avons parlé avec le bateau. Durant la course, pendant sept jours. C'était bien que ça se termine. Les dernières 24 heures sont en général les plus longues et celles-ci ont été éprouvantes. Mais il y a quand même plein de jolis moments. Nous avons eu une inquiétude sur bras de liaison, je m'en suis aperçu le troisième jour. J'ai appelé l'équipe, on a fait le bilan, j'ai visité la poutre en mode spéléologue… mais tant que le bateau n'était plié, c'était bon. J'ai un bateau solide, et cela prouve combien la mer était difficile. Il y a eu d'autres petites mésaventures, mais qu'on ne raconte pas.
Depuis douze ans, je ne fais plus de multicoque en solitaire. Je ne rêvais plus de faire une Route du Rhum sur un bateau comme ça… C'est ça qui est fou. Quand j'ai accepté la mission, alors je voulais être à la hauteur d'Armel. Dès le premier soir en bagarre avec Thomas, je sentais bien les choses. Un Vendée Globe ? Ah non merci ! C'est gentil, mais je ne repartirais pas sur un Vendée Globe. Dans quatre ans, je repars sur la Route du Rhum sur mon petit jaune. Cette fois-ci était un aparté magnifique, génial à vivre. C'était la première et la dernière. La suite sera la coupe de l'America avec Artemis… je les rejoins dans quelques jours à San Fransisco, et on ira en Australie pour faire du bateau qui vole, du moth à foils…"