Loïck Peyron, le meneur de cette 10ème édition vient de passer presque 2 jours à la barre de son trimaran Maxi Solo Banque Populaire VII et la fatigue se fait largement ressentir. Les pauses sont très courtes et le skipper s'est même endormi plusieurs fois à la barre, risquant la sortie de route "La mer commence à s'aplatir : la meilleure nouvelle que nous ayons eue depuis 48 heures ! Mais ça bouge beaucoup, énormément même. Le vent est toujours très instable : ça va de 25 à 40 nœuds dans les grains et on ajuste tout le temps le pilote. Les conditions jusqu'à présent étaient dantesques. Cette nuit, c'est beaucoup mieux : il y a de la lune, quelques nuages, pas beaucoup de bateaux, les grandes manœuvres vont commencer. Cela ne peut que s'améliorer. D'ici demain cela sera nettement plus confortable. J'ai passé beaucoup d'heures à la barre et même avec ce bateau qui est large, j'ai failli le mettre sur le toit en m'endormant à la barre : en tombant, j'ai fait abattre le bateau et le temps de remettre tout cela en place, je me suis fait quelques cheveux blancs !"
Ce matin, au large de Porto, la mer commence à s'organiser même si le vent est toujours instable, entre 25 et 40 nœuds. À plus de 150 milles de la péninsule ibérique le trafic maritime n'est plus un problème et c'est sous deux ris et foc de brise que les leaders déboulent dans ce flux de Nord-Ouest qui va les propulser jusqu'à Madère, qu'il devrait contourner ce mardi soir.
Côté IMOCA et Multi50, le golfe de Gascogne est toujours très mouvementé. Yves le Blévec et Erwan Le Roux vont passer à proximité du Cap Finisterre ce midi et les monocoques de 60 pieds ont décidé de prendre plus au large (150 milles), dans la lignée de François Gabart. Leur objectif est de se rapprocher de l'anticyclone des Açores pour couper au plus court vers les alizés.
Les Class40 sont encore loin de la péninsule ibérique puisqu'ils naviguent dans un secteur Ouest-Nord Ouest très instable. La nuit prochaine, les conditions météo risquent d'être difficiles au large du cap Finisterre avec des vents de 25 à 35 nœuds et une mer forte à grosse. Il faudra donc gagner l'Ouest pour éviter le trafic maritime et le plateau continental qui rend les vagues chaotiques. Sébastien Rogues se décale progressivement alors qu'Alex Pella privilégie la vitesse.
Dans la classe Rhum, un duel oppose le monocoque de l'italien Andrea Mura, qui suit les IMOCA au large et le trimaran d'Anne Caseneuve qui glisse au sein du peloton des Class40 au cœur du golfe de Gascogne.
Le chiffre du jour
Le premier Ultime mené par Loïck Peyron a déjà parcouru 600 milles quand le dernier Classe Rhum n'a fait que 60 milles.