Construit sur les plans de la goélette "Iris", dessinée par l'ingénieur Hubert en 1817, elle était utilisée, à l'origine, pour transmettre des messages ou des lettres urgentes grâce à sa rapidité. Par la suite, son utilisation fut étendue à la protection et à la surveillance du commerce sur les côtes africaines et antillaises.
Un bateau né de l'initiative de toute une ville, un département, une région
La Recouvrance est née de l'initiative, et de la participation financière, des Brestois, de la ville de Brest, du département, de la région et de quelques entreprises privées, à l'occasion du concours national "Bateaux des Côtes de France". En 1990, une association est fondée, sous l'engouement général.
Le Chantier de l'anse du Guip de l'île aux Moines hérite du projet et débute la construction de la goélette à hunier en 1991, en s'installant à Brest, sur le quai Malbert.
La Recouvrance découvre les flots lors du rassemblement de Brest 92, admirée par des milliers de spectateurs. Il faudra encore six ans pour achever la construction, l'armement est terminé en 1996 et l'aménagement intérieur au printemps 1998. Des travaux supplémentaires sont réalisés par les ateliers spécialisés de la DCN pour procéder à quelques améliorations.
Malgré tout, la goélette de 150 tonnes prend la mer pour la première fois en mai 1993. Ses deux mâts, sa prestance, sa taille, sa figure de proue, à la tête de femme et son tableau arrière finement décoré, en font un voilier reconnaissable, même en pleine mer.
La Recouvrance, copié sur son modèle d'origine, a cependant eu le droit à quelques ajustements, notamment le bout-dehors, fabriqué de manière synthétique contrairement à son original en bois, qui était bien lourd.
Ce bateau, de presque 42 mètres, accueillait à l'époque entre 50 et 60 hommes d'équipage. Il doit son nom à l'un des quartiers les plus connus de Brest, où les femmes venaient prier Notre-Dame pour la protection des marins, fils et maris, partis en mer.
Le vieux gréement de légende possède dix voiles et il est le plus grand bateau breton dans la flotte traditionnelle parmi la série des sept vieux gréements de la région.
Aujourd'hui cinq membres d'équipages à plein temps permettent de faire naviguer le voilier. Le capitaine, son second, trois équipiers et une cuisinière, comptent également sur le soutien des navigateurs amateurs pour les aider dans leurs manœuvres. Car contrairement aux navires traditionnels dans lesquels il y a des winchs, ici, c'est à bout de bras qu'il faut tirer les cordages pour manier les voiles. Et des cordages il y en a, c'est qu'il ne faudrait pas emmêler les 4 kilomètres de cordages !
A l'intérieur tout est de blanc et d'or, luxueux et apportant le confort nécessaire aux passagers. Une belle cuisine permet de préparer de bons plats pour tenir aux corps des marins, une grande table aux banquettes confortables accueille les passagers venus se réchauffer ou l'équipage au complet lors des repas. Enfin un coin cabine permet de loger 12 passagers dans des lits confortables sans oublier les douches pour se revivifier après une journée passée en mer à naviguer sous le vent et les embruns.
Un bateau emblème, présent à chaque évènement important du monde nautique
La Recouvrance, propriété de la ville de Brest, est ambassadeur et symbole de la ville. Ce bateau emblème participe aux grands évènements nautiques, aux rassemblements de bateaux du patrimoine ainsi qu'au départ des grandes courses.
A chaque fête maritime de Brest, le vaisseau brestois est de la partie comme Brest 92, Brest 96, Brest 2000, Brest 2004, Brest 2008 ou encore Tonnerre de Brest 2012, où l'on a fêté les 20 ans de la Recouvrance. Naturellement, elle était sur Brest 2016.
On l'a également retrouvé lors de manifestations dans la ville de Douarnenez et de Rouen, en 1999 et en 2003 pour l'Armada. De 2010 à 2013 elle a également fait plusieurs apparitions. En 2011 elle a remporté le Défi des Goélettes face à la Belle-Poule, bâtiment de la Marine Nationale. Enfin, en 2013, parmi d'autres manifestations, on a pu la retrouver aux Voiles de Saint-Tropez de fin septembre à début octobre.
Embarquez à bord de la Recouvrance pour un périple inédit
Chaque année, un programme de navigation est proposé en Iroise, Manche Atlantique et Mer du Nord. Que ce soit le temps d'une journée de croisière ou pour un temps un peu plus long, la goélette invite à la découverte des expéditions d'époque avec tout le confort d'aujourd'hui (douche, wc, sono…). Douze couchettes sont disponibles pour partir vers des destinations lointaines.
En participant aux croisières, vous aurez la possibilité de revivre la vie des marins tout en participant aux manœuvres. Car c'est également l'occasion de s'essayer à la navigation en prenant la barre, en hissant les voiles, en souquant sur les drisses ou encore, en bordant les écoutes, ou tout simplement de profiter du moment en compagnie de l'équipage, écoutant un des marins jouant à la guitare.