Situé à la croisée des chemins entre un trawler et un cabin cruiser plus traditionnel, le Greenline 58 Fly est équipé d'une coque à semi-déplacement. Ce bateau est avant tout dédié à la croisière en famille ou entre amis sans ambitions sportives.
En outre, le 58 Fly affiche tout de même un poids de 30 tonnes, preuve que la construction n'a pas été faite à l'économie. Pour propulser l'ensemble, le chantier propose tout un panel de motorisations traditionnelles allant de 2 x 730 Ch MAN à 2 x 1000 ch en version Volvo Penta, MAN ou Caterpillar. Greenline propose également une autre alternative avec l'HDrive technology, en d'autres termes, une version hybride diesel-électrique et c'est justement cette version que nous avons eue entre les mains, car, soyons clairs, si le bateau est disponible avec des solutions classiques, la marque a tout de même construit son image sur la protection de l'environnement. Qui plus est, cette solution HDrive est beaucoup plus intéressante sur le plan technologique.
Un système hybride innovant
Ce système HDrive est donc constitué de deux moteurs diesel Cummins de 715 ch associés à trois batteries LifePo (lithium-polymer) de 200 Ah et de deux moteurs électriques de 50 kW associés à un parc de batteries Lithium de 55 kWh. De toute façon, tous les systèmes sont connectés et le 58 Fly fonctionne comme un ensemble, l'ordinateur choisissant à chaque fois la meilleure option.

En navigation de croisière, on peut ainsi compter sur les moteurs Cummins QSM qui assurent une vitesse de croisière rapide d'environ 16 à 17 nœuds. Pour aller loin, on privilégiera plutôt une allure de 9 nœuds à 1200 tr/mn pour une autonomie de l'ordre de 600 milles nautiques ou, mieux encore, si vous voulez faire une grande traversée, l'autonomie à 1000 tr/mn et autour de 7 nœuds peut atteindre plus de 900 milles ce qui est assez impressionnant. Pour les navigateurs pressés, le bateau peut tout de même atteindre 23 ou 24 nœuds, ce qui en fait une unité très polyvalente.
Pour informations, les versions classiques sont annoncées pour une vitesse de 27 à 29 nœuds, mais avec une autonomie bien plus faible. En outre, la différence de vitesse, assez minime, incite vraiment à jouer la carte technologique au moment de son choix.
L'autre intérêt de ce bateau c'est bien évidemment la motorisation électrique. Il convient à ce stade de tordre le cou à quelques a priori. Non, le Greenline 58 Fly n'est pas un bateau fait pour naviguer avec seulement la propulsion électrique. Nous avons essayé et cela n'a pas été concluant même si le constructeur annonce une autonomie en mode électrique de 20 milles.

En fait, les moteurs électriques seront utilisés seulement pour évoluer dans une marina, dans un mouillage ou dans une zone tranquille. Qui plus est, la vitesse maximale atteinte en mode électrique est seulement de 6 nœuds ce qui, dans des zones avec du courant, ne suffira pas. Autre point important, les moteurs électriques sont équipés d'un système de sécurité qui réduit leur fonctionnement si la température dépasse 92°.
Une autonomie record au mouillage
En fait, l'intérêt de ce système, c'est avant tout de proposer une alternative, notamment dans les zones calmes, les canaux, les mouillages... Mais c'est surtout de fournir une solution complète pour bénéficier de tout le confort moderne à bord et cela, sans avoir besoin d'utiliser des générateurs. Le chantier annonce ainsi une autonomie électrique allant jusqu'à 48 heures au mouillage sans que l'on ait besoin de recharger les batteries et en utilisant tous les appareils du bord normalement, même l'air conditionné. Nous n'avons malheureusement pas eu la chance de passer 48 heures au mouillage, mais cela semble prometteur.

Pour recharger les batteries, le bateau utilise plusieurs systèmes. En navigation, dès que l'on atteint 900 tr/mn, les générateurs installés à la sortie d'arbre des moteurs commencent ainsi à charger les batteries, cela se fait automatiquement sans aucune intervention. Le système peut également utiliser l'énergie solaire avec des panneaux, totalisant une puissance de 1,34 kWh ce qui est là encore assez conséquent. La gestion de l'énergie est ensuite assurée par un CPU avec un logiciel largement éprouvé puisqu'il s'agit désormais de la 22e version.

En plus des écrans intégrés au bateau, on peut également utiliser l'application Greenline qui permet de contrôler et de gérer les systèmes du bateau depuis son smartphone, même à distance et aussi de contrôler la position du navire, pratique en cas de vol ou si le bateau est loué.