Le dernier IMOCA de la génération 2022, sistership amélioré d'Apivia et LinkedOut
Biotherm est le dernier IMOCA de la génération 2022, dessiné par Guillaume Verdier est un sister-ship d'Apivia et de Linked-Out. Ces bateaux réputés polyvalents et rapides se sont rapidement imposés sur toutes les courses depuis la Transat Jaques Vabre 2019.
Il est construit dans les moules de For The Planet, ex-Linked-Out de Thomas Ruyant, aujourd'hui entre les mains de Sam Goodchild. Ce modèle économique a permis à la fois de gagner du temps, mais aussi de l'argent.
Biotherm subit ainsi des évolutions architecturales. L'étrave est spatulée et possède plus de rocker pour mieux sortir des vagues au portant et moins enfourner. Les foils sont redessinés et une nouvelle casquette de cockpit est installée pour apporter plus de confort à son skipper. Le système de relevage des safrans est également plus classique que sur LinkedOut. L'objectif de Paul Meilhat est d'avoir un bateau solide, simple et polyvalent.
Pendant la construction, Paul Meilhat découvre la prise en main de ce plan Verdier grâce à une saison de double avec Charlie Dalin sur Apivia.
La construction de Biotherm débute à la mi-décembre 2021 chez Persico Marine, en Italie. À la mi-juin 2022, le marin et son équipe se rendent sur place pour participer aux derniers du mois du chantier. Le team réceptionne son bateau le 24 août avant, sa mise à l'eau le 31 août 2022 à Lorient.
Un programme centré sur un tour du monde en équipage, The Ocean Race
Pour sa première grande course, la Route du Rhum 2022, le marin termine à la 6e place. Il enchaîne ensuite avec une campagne de course autour du monde en équipage et avec escale, The Ocean Race 2022-2023. C'est la première fois qu'elle se courre en IMOCA et Paul et son équipage terminent à la 4e place des 5 concurrents.
Sur la Transat Jacques Vabre qu'il court avec Mariana Lobato, le duo est obligé d'abandonner après que la grand-voile se soit déchirée. Les conditions météo trop violentes ne permettent pas de réparer.
Enfin, pour son transatlantique de la saison, sur The Transat 2024, Biotherm alors en 3e position heurte un OFNI, générant une voie d'eau. Le foil bâbord est également endommagé. Contraint de ralentir, il termine 15e sur 33.
De nouveaux foils à 1 mois du Vendée Globe 2024
À six mois du Vendée Globe, le chantier de remplacement est problématique. Le délai est court et les études pour la production de nouveaux foils trop longues. L'équipe fait le choix d'un modèle existant, dessiné par Sam Manuard et adapté aux puits de Biotherm, déjà en place sur trois bateaux de la flotte : Initiatives-Coeur 4, Malizia III-Seaexplorer et Oceanslab Innovations. Ces foils sont présentés comme plus polyvalents et devraient améliorer le comportement du bateau au portant. Ces derniers sont construits chez Avel Robotics à Lorient pendant un dernier chantier de maintenance et d'optimisation en vue du tour du monde. Le bateau est remis à l'eau le 13 septembre et les appendices sont rapidement installés dans la foulée.
Biotherm a immédiatement repris la mer pour une série de tests intensifs. En quinze jours, Paul Meilhat et son équipe ont navigué six nuits en mer et participé à un stage à Port-La-Forêt. Ces entraînements ont permis de valider les performances des nouvelles améliorations.
"Cela va nous apporter de la performance, mais je vais aussi continuer à apprendre beaucoup de choses pendant la course, comme tous mes concurrents d'ailleurs. Le plus important, c'est que je pars serein, avec un niveau de confiance élevé pour pouvoir exploiter le bateau", confiait Paul Meilhat avant le départ.
L'engagement scientifique au cœur du projet
Biotherm ne se contente pas d'être une machine de course. Grâce à un partenariat avec la Fondation Tara Océan, le bateau embarque un microscope de pointe, l'IFCB (Imaging FlowCytobot). Cet outil permet de collecter et d'analyser des données sur le phytoplancton en temps réel, une première mondiale dans la course au large.
À ce jour, plus de 432 000 données uniques ont été partagées avec la communauté scientifique via la plateforme EcoTaxa. Ce projet vise à enrichir la compréhension des écosystèmes marins et à étudier les impacts du changement climatique sur la biodiversité océanique.