Comme toujours dans un essai, tout commence par la prise en main. Sur le Sabor 7.80, le volant de barre est confortable pour les mains avec une direction souple. L'assise est raide, ce qui a pour bénéfice de transmettre rapidement les sensations du bateau et de ne pas s'enfoncer mollement. Les pieds sont bien calés sur le repose-pieds, mais le volant n'est pas réglable. Les personnes mesurant plus de 1,80m le trouveront un peu bas. Enfin, la vue sur le bateau et l'environnement est bien dégagée.
Pas besoin des 500 ch maxi
La motorisation qui équipe le Sabord 7.80 n'est pas dans sa configuration maximale de 500 chevaux, mais on compte tout de même 2 x 150 Suzuki DF ATL montés avec une hélice 3 pales 16 x18.5''. De quoi pousser vite et loin. C'est ce que l'on verra plus tard.
Manœuvrant même sans propulseur
En manœuvres de port, le Sabor est précis, pas besoin de propulseur d'étrave par sa longueur contenue de 7,80 mètres et un fardage modéré et ses 2,80 mètres de largeur. La manette de gaz est réactive sans à coups et permet un placement précis du bateau.
Devant la plage de Canelas dans cette superbe Ria de Pontevedra, la mer est plate, on relève 2 à 3 nœuds de vent et 2 personnes à bord de ce Sabor de 2,5 tonnes.
Gaz !!!!
Une fois le plan d'eau scanné, il est l'heure de tester le départ arrêté : 5 secondes 41 pour atteindre le planning qui s'effectue sans perdre l'horizon de vue. L'étrave bien que haute ne vient pas gêner la visibilité. La montée en puissance et donc en vitesse est assez linéaire dans les bas régimes: 1 000 tours à 4 nœuds puis 2 000 à 8, jusqu'à un régime de croisière qui se situe aux environs de 20 nœuds à 3 500 tours par minute. Avec une consommation modérée de 16 litres par heure et par moteur, on peut envisager avec le réservoir optionnel de 400 litres de longues navigations.
Stable et prévisible à la barre
Une fois calé dans ses lignes, le Sabor 7.80 se montre particulièrement stable et prévisible à la barre. Pas de mouvement parasite de roulis et on observe un bateau "sec" : les embruns sont déportés très loin en arrière, le cockpit et son pare-brise restant parfaitement secs. En s'amusant à chronométrer le temps pour atteindre les 20 nœuds, on relève un temps de 7 secondes ce qui pour un bateau typé pêche promenade est une très bonne performance. On peut se faire plaisir en allant chercher des sensations à sa barre, si l'on veut donner un peu d'adrénaline aux passagers (toujours dans le respect des règles de navigation et de sécurité).
33 nœuds maxi
La vitesse maximale se situe à 33,6 nœuds. C'est correct et suffisant, car la vitesse élevée n'est pas le vrai sujet du Sabor. Il est fait pour relier des points sur une carte et non épater les voisins de ponton. Et force est de constater qu'il remplit parfaitement son rôle.
En rentrant un peu plus dans le vif du sujet dynamique, il faut tester sa tenue de cap. En virages serrés le Sabor s'appuie franchement et tourne court sans que les moteurs ne cavitent. C'est un élément de sécurité important à prendre en compte surtout dans les zones de navigations où les courants et les hauts fonds peuvent demander des changements de cap imprévus.
À vitesse moyenne et élevée, c'est le même constat dans les courbes. Le 7.80 met le barreur en confiance par l'effectivité du couple moteur-carène et le bateau ne prend pas un angle démesuré.
Pour tous les plans d'eau
Avec un plan d'eau calme comme c'est le cas aujourd'hui, il nous faut aller chercher d'autres bateaux pour franchir leur sillage et observer la tenue de cap du Sabor. Le bateau se joue très facilement des sillages prononcés de bateaux lourds sans que le bateau ne tape en retombant ni n'influe sur la direction.
La sécurité et la prise en main sont deux éléments clés de cette unité. En recommençant plusieurs fois l'exercice, la première impression se confirme et se transforme en évidence. La ligne très pêche sportive du Sabor et la grande réputation du chantier en Espagne font de ce bateau un bateau qui tient toutes ses promesses. Avec un plus pour l'aspect polyvalent. La hauteur des pavois et la sécurité d'ensemble une fois à bord que ce soit à travers les mains courantes ou les portillons, font de cette unité un modèle très indiqué pour emmener toute sa tribu partager la passion de la mer.