La gamme des catamarans de croisière du chantier McConaghy s'étend de 55 à 115 pieds. Le MC60 que nous avons testé est désormais rebaptisé MC62. C'est donc l'un des plus "petits" de la famille. Présenté en 2018, ce catamaran, presque entièrement personnalisable, a été construit en trois exemplaires et même s'il est toujours disponible à la commande, il change aujourd'hui de nom pour devenir le MC62, avec, au passage, quelques petites améliorations qui ne lui donnent pas un nouveau look pour autant.
Le MC60 est un catamaran unique à bien des égards. Dessiné par Ker Yacht Design, il présente un profil qui, dès le premier coup d'œil, ne laisse personne indifférent. Près de 18,30 m de long, 8,58 m de large et un mât interminable de plus de 30 m : le ton est donné. Les longs hublot de coque laissent déjà présager une bonne habitabilité tandis que la structure du rouf plongeant vers l'avant donne un caractère sportif au bateau. Ce sentiment est accentué par le flybridge placé complètement à l'arrière - véritable poste de manœuvre surélevé - qui semble hérité directement d'un bateau de course. A l'avant, les étraves inversées et les trois voiles sur enrouleur confirment que nous sommes à bord d'un catamaran où la performance n'est pas un critère secondaire.
Le flybridge arrière donne au McConaghy MC 60 une allure sportive
Le MC60 présente un plan de pont très particulier. Il commence dans le cockpit, un espace habituellement occupé par une ou plusieurs banquettes et une table. Ici, on trouve un escalier assez encombrant qui mène au flybridge. Un choix architectural quelque peu surprenant, mais qui montre une fois de plus que le catamaran est conçu pour parcourir des milles en équipage réduit, et non pour répondre aux exigences d'un charter. De plus, une fois au mouillage, il suffit de mettre l'annexe à l'eau pour se retrouver avec une plateforme supplémentaire créant un bel espace totalement ouvert. Les larges jupes facilitent également l'accès à la baignade ou à l'embarquement. Enfin, de là, il est facile d'accéder à la proue grâce aux passavants étonnamment larges pour la catégorie.
Pour limiter le poids, le McConaghy n'a pas de poutre avant et dispose d'un trampoline traditionnel. Cette caractéristique permet d'accéder facilement au bout-dehors en cas de besoin, mais avec trois voiles sur enrouleurs, cela ne sera normalement nécessaire que pour vérifier l'ancre ou pour amarrer le multicoque. Plongeant vers l'avant, le rouf permet d'accéder facilement au pied de mât depuis le pont avant. Une circulation bien pensée qui s'applique également aux écoutes puisque tout revient au cockpit surélevé.
Un plan de pont vraiment unique
Véritable tour de contrôle, ce flybridge est accessible depuis l'escalier en carbone du cockpit principal. S'étendant sur toute la largeur de la timonerie, il dispose d'une longue banquette en arc de cercle pouvant accueillir six à huit personnes, tandis qu'un poste de barre est installé à chaque extrémité, avec une roue en carbone, un piano, deux winchs de belle taille et suffisamment de rangements à cordages pour dégager le plancher. L'ensemble est surmonté d'un hardtop qui peut être fermé par une toile souple et transparente. Offrant une vue à 360°, cet endroit est parfait pour piloter le multicoque.
Deux petites remarques cependant : aucune table ou tablette n'est prévue pour poser boisson, nourriture ou objets personnels. Quant à la circulation entre le poste de barre et le rouf, elle est un peu acrobatique.
Devant ce double poste de barre, le gréement en carbone pointe fièrement à plus de 30 m de haut. Quant à la bôme, elle est si gigantesque que l'on peut littéralement s'y allonger. Le gréement dormant est également en carbone, tandis que le renvoi de l'écoute de grand-voile est assisté électriquement, un vrai plus lorsqu'il s'agit de virer de bord. Ce réglage permet de naviguer en équipage réduit, comme le font souvent le propriétaire et son épouse du modèle essayé.