Nous retiendrons 6 formes de voiles pour distinguer les gréements des voiliers. Vous trouverez ci-dessous chacune de leurs caractéristiques principales. Les différents types de voiles peuvent se combiner pour former divers gréements adaptés à des conditions et usages spécifiques. Par exemple, un gréement traditionnel de travail peut combiner des voiles carrées avec des voiles à corne, pour optimiser les performances selon les conditions de navigation.
1. Voile carrée
- La voile carrée est le type de voile le plus ancien en Europe.
- Elle est attestée dès l'antiquité sur les navires marchands et militaires, tant en mer qu'en rivière.
- Elle a connu un déclin en Méditerranée au IXe siècle avec l'introduction de la voile latine, en raison de l'irrégularité des vents dans cette région. Toutefois, elle a perduré en Atlantique au-delà du Moyen Âge.
2. Voile au tiers
- Peu différente de la voile carrée qui a une vergue horizontale, la vergue de la voile au tiers est maintenue au mât au tiers de sa longueur.
- Le bord inférieur est généralement libre, même si certaines voiles au tiers disposent d'une bome.
- Ses performances sont nettement améliorées au près grâce à l'apiquage de la vergue, celle-ci étant inclinée vers le bas à l'étrave.
- La voile au tiers permet de remonter au vent, là où la voile carrée seule peinait à dépasser efficacement le vent de travers.
- Au virement de bord, on gambeye. Cette manœuvre consiste à passer la vergue à la verticale pour lui permettre de passer sous le vent. Lors de courts bords, les équipages se dispensent souvent de cette manoeuvre.
3. Voile latine
- Apparue en Europe au IXe siècle, la voile latine d'inspiration arabe.
- Elle est surtout répandue en Méditerranée. On la retrouve aussi dans la péninsule arabique et en océan indien.
- La grande vergue, appelée antenne, doit être changée de côté à chaque virement pour qu'elle soit efficace sur les deux amures, une manœuvre appelée gambeyage.
4. Voile à livarde
- La voile à livarde a connu ses heures de gloire dans la marine fluviale.
- Elle peut disposer ou non d'une bome.
- Simple à mettre en œuvre, elle est adaptée aux mâts rabattables ou amovibles des chalands, barges et certaines péniches.
- Sa célébrité en plaisance vient de l'Optimist, bateau d'initiation, qu'elle équipe depuis 1947.
5. Voile à corne
- La voile à corne fait partie de la grande famille des voiles auriques, qui regroupe toutes les voiles quadrangulaires longitudinales. C'est une évolution de la voile au tiers, où la totalité de la surface de la voile est reportée derrière le mât. La vergue est appelée corne ou pic.
- La voile à corne dispose généralement d'une bome.
- Les performances sont légèrement améliorée, mais surtout la manipulation est simplifiée en l'absence de gambeyage.
- L'espace avant permet l'implantation de plus de voiles d'avant, trinquette ou focs.
- La partie supérieure peut être gréée d'un "flèche", une petite voile triangulaire. Lorsque la corne est trop verticale pour y implanter un flèche, on appelle cette voile houari.
- Elle est utilisée sur de nombreux gréements traditionnels de travail comme les cotres, dundees, thoniers, et coquilliers.
6. Voile bermudienne
- La voile bermudienne est de forme triangulaire, avec un côté le long du mât et un second horizontal en bas.
- Elle dispose en général d'une bome en partie basse.
- Son nom provient de l'archipel des Bermudes, où elle aurait vu le jour.
- Actuellement, il s'agit de la voile la plus répandue en plaisance, en raison de ses performances et de la simplicité de manœuvre.