Installée sur un J45, nous avons pu tester la bôme à enrouleur Furlerboom. Amarré dans le port des Sables-d'Olonne, nous découvrons ce voilier depuis le quai. L'absence de lazy jack, mais aussi l'absence de voile stockée dans un lazy bag, donnent une allure de yacht à ce voilier. Pas de doute, la Furlerboom est esthétique.
Esthétique et technique
Sa forme ouverte rappelle les bômes canoë, mais en beaucoup plus étroite et légère. Peinte en laqué blanc avec une housse qui protège la voile à l'intérieur, cette bôme donne une finition caractéristique des yachts.
Fabriquée au Danemark par une petite entreprise familiale, la Furlerboom s'adapte sur les voiliers de 40 à 70 pieds. L'enroulement de la grand-voile dans la bôme est intéressant à plus d'un titre. Contrairement à l'enroulement dans le mât, il évite les poids dans les hauts quand la voile est roulée, souvent par mauvais temps. Il permet d'établir une jolie voile lattée avec du rond de chute. Et en cas de soucis, si l'enroulement s'effectue mal, on peut toujours affaler la grand-voile de façon classique.
Sur une Furlerboom, la grand-voile est nécessairement full batten. Elle possède donc des lattes forcées. C'est au niveau de ces lattes que l'on prendra des ris, en enroulant la voile jusqu'aux lattes. Ainsi, la bordure reste toujours sous tension, contrairement à ce qui se passe avec un génois sur enrouleur qui forme toujours un creux quand on l'enroule. Avec la Furlerboom, ce problème n'existe pas.
En polyester ou en carbone
La bôme est composée d'une enveloppe extérieure en composite polyester ou en carbone (pour une version plus légère) et d'un mandrin au centre, qui lui est en carbone. L'installation de la bôme ne nécessite pas de modification du plan de pont. Les manœuvres pour rouler et dérouler, c'est à dire un cordage sans fin, viennent remplacer les ris dans les taquets. Seul le mât reçoit une partie mobile et un rail pour aligner le guindant de la voile avec l'enrouleur.
Des manœuvres simples
Pour les manœuvres, un hale-bas rigide soutient la bôme. Il suffit de le régler pour que la bôme forme un angle droit avec le mât. Un système de repère, qui n'était pas en place lors de notre essai, peut faciliter ce positionnement.
On hisse simplement la voile avec la drisse, comme une grand-voile classique, tout en laissant filer la bosse avec son taquet ouvert. Aucune manipulation n'est utile au pied de mât. On reste en sécurité dans le cockpit. La ralingue de la voile s'endraille automatiquement. Une fois la voile bien étarquée, on peut jouer sur la bordure de façon traditionnelle pour s'offrir une belle voile.
Pour affaler, on vient choquer la drisse tout en reprenant la bosse de l'enrouleur. Il faut freiner la drisse pour laisser le temps à la voile de se rouler. C'est simple et sans effort. Une fois la voile roulée dans sa bôme, on vient fermer la protection qui évite à la voile de subir les UV. Seule la têtière déborde de cette protection, toujours endraillée dans sa gorge, prête à être hissée.
Plus chère, mais tellement pratique
Offrant un look et une finition digne des yachts, avec une facilité et une sécurité de manœuvre, la Furlerboom est une bonne solution quand on ne veut plus ferler sa voile ou prendre des ris. Petit bémol : son prix, puisque sur le J45, l'option Furlerboom coute près de 50 0000 €. Mais ramené au prix d'un voilier comme celui-là, à 700 000 €, cela représente seulement 7% du prix du bateau. Et plus le voilier est gros, plus le pourcentage diminue. En France cette bôme est revendue par son distributeur XPO. Des solutions de motorisation électrique pour l'enrouleur, mais aussi pour la protection sont aussi disponibles au catalogue. Pratiques, mais aussi plus chères…