Le projet UpWind by MerConcept a dévoilé vendredi 19 avril 2024 les noms des sélectionnées pour participer à son projet 100 % féminin sur le circuit Ocean Fifty. Sa skipper Francesca Clapcich revient sur la semaine de sélection et le programme à venir pour l'équipe.
Comment s'est passée la sélection de l'équipage et quels ont été les critères qui ont prévalu ?
Cela a été une très longue semaine ! Mais en même temps, le travail a commencé bien avant, tout au long de ces derniers mois pour trouver les meilleurs critères et challenger les filles plus que ce que l'on fait d'habitude. En effet, comme skipper, c'est plus facile de faire comme l'on fait d'habitude, de prendre quelques amis et partir naviguer.
Nous ne voulions pas de rock stars, plutôt un mélange de femmes expérimentées et de jeunes. Les critères principaux n'étaient pas seulement les compétences de voile pure, mais aussi le travail d'équipe, la communication à bord, les tests physiques. A la fin, si l'on a de bonnes bases, il est toujours possible d'apprendre de nouvelles choses. Il s'agit d'un mix de ces critères. Les entretiens en face-à-face ont permis de vérifier que nos objectifs soient bien alignés.
La grosse surprise a été de voir le haut niveau général. Le process a bien marché et c'est ce qui nous a donné l'occasion de voir tous ces potentiels. Il fallait faire une sélection, mais en même temps, ce serait super qu'elles puissent toutes naviguer. Si d'autres Ocean Fifty cherchent des femmes talentueuses pour leurs équipages, on a des noms pour eux !
Comment en es-tu arrivée au choix de naviguer en Ocean Fifty ?
Je ne sais pas si je l'ai choisi ou s'il m'a choisi ! En effet, je n'ai pas tant d'expérience en multicoque. 11th Hour racing avait déjà de bonnes relations avec MerConcept. Ensemble, ils ont identifié qu'il y avait vraiment un manque de femmes avec de l'expérience en multicoque. C'est ainsi que le projet est né. C'est très intéressant, même s'il est triste d'avoir attendu 2024 pour voir la 1ère femme skipper d'un Ocean Fifty.
Avec ton parcours d'Italo-Américaine, comment vois-tu le monde du multicoque et de l'Ocean Fifty ?
C'est intéressant car j'ai peu d'expérience. On n'a pas d'endroit comme la Bretagne, ni en Italie ni aux Etats-Unis, où l'on trouve dans le même port des Ultim, des Ocean Fifty, des IMOCA... C'est incroyable comme l'industrie est aussi vivante. Au départ, il est toujours difficile d'être à sa place quand on arrive dans une équipe, mais au sein de MerConcept, je ne me sens ni italienne, ni américaine. Tout le monde travaille ensemble.
Quant à la classe Ocean Fifty et son programme, c'est un super mélange d'offshore et d'inshore, un super mix !
Y a-t-il eu des travaux spécifiques sur le bateau d'UpWind by MerConcept, pour l'adapter au projet ou à l'équipage ?
Nous avons eu le bateau assez tard cet hiver. Nous avons donc fait un refit basique. Tout a été démonté et vérifié, mais il ne s'agit pas de travaux pour la performance. Nous sommes l'un des premiers bateaux à l'eau et l'objectif cette année est de naviguer pour se sentir sûres en navigation.
Avez-vous déjà une idée des rôles de chacun à bord ? Des entraînements avec les autres pôles d'Ocean Fifty, comme à Saint-Malo sont-ils envisagés, et comment concilier avec ton rôle sur la Coupe avec American Magic ?
Nous n'avons malheureusement pas trop de temps avant le 1er acte à Saint-Malo. Avec la coupe, il n'y aura pas de pause avant fin octobre. La saison est une grosse découverte pour nous. Parmi les marins retenues, nous avons veillé à avoir un mix de compétences, avec souvent deux femmes qui peuvent courir sur le même poste. Il y a aussi l'importance du physique pour les grands prix. On a un bon groupe pour chaque poste. De mon côté, tout ce que j'apprends sur American Magic apporte à UpWind, et réciproquement. Voler à 40 nœuds en AC40 apprend beaucoup sur la communication à bord !