Thibaut, tu as été nommé à la présidence de la classe Ocean Fifty. Que cela représente-t-il pour toi ?
Depuis 2017, Erwan Le Roux a tenu la présidence de la classe. Il a mené l'évolution et de profonds changements dans la classe. Le boulot était vraiment engagé de sa part. Après 7 années de présidence, un roulement de représentation était hyper important, afin de montrer une forme de renouveau dans la classe.
Décris nous le programme à venir pour la saison 2024
Comme pour les précédentes saisons, nous mettons un point d'honneur à alterner les différents formats de régate. Cette année, le championnat s'appellera Ocean Fifty Series, en remplacement de Pro Sailing Tour, que nous ne pouvions plus utiliser.
Le championnat va débuter avec une première étape à Saint-Malo prévue du 22 au 26 mai. Pornichet sera l'étape suivante du 19 au 23 juin. L'événement majeur de l'année 2024 sera la Route des Terre-Neuvas, débutant le 17 août à Saint-Pierre-et-Miquelon pour s'achever entre le 22 et le 25 août à Saint-Quay-Portrieux. Ensuite, la flotte des trimarans de 50 pieds Ocean Fifty naviguera vers la Méditerranée pour participer à la quatrième étape des Ocean Fifty Series, la Med Max, programmée du 29 septembre au 4 octobre, entre Port-Camargue et Saïda, au Maroc, et conclura le championnat avec l'étape de Sainte-Maxime, du 14 au 20 octobre.
Pourquoi avoir choisi ces parcours atypiques ?
Avoir des spots nouveaux pour s'affronter est un super signal. Plutôt que de faire des bis repetita des précédentes saisons, c'est passionnant pour tous les acteurs.
Pour la Route des Terres Neuvas, c'est une réflexion qui a nécessité deux années de travail. Historiquement, les premiers régatiers étaient des pêcheurs qui revenaient avec les cales remplies de morues. J'ai hâte de réaliser ce parcours, qui est un clin d'œil à la profession.
Pour la Med Max, Kito s'est rapproché de nous l'année dernière. Il a su écouter nos contraintes et a fait évoluer son projet avec intelligence.
Quelles seront les différences d'équipage entre les épreuves inshore et les courses au large ?
Nous serons 5 navigants sur les Grands Prix, et plusieurs invités. Nous passerons à 3 équipiers sur la transat et la transmed, ainsi qu'un mediaman pour assurer une belle couverture communication.
Le circuit a attiré de nouveaux skippers. Quel sera le plateau pour 2024?
4 nouveaux skippers vous nous rejoindre. Il s'agit de Laurent Bourgués sur Mon Bonnet Rose, Francesca Clapcich sur Upwind by MerConcept, Baptiste Hulin sur Viabilis Océans et Matthieu Perraut sur Inter Invest.
Ils rejoindront les skippers qui tournent sur le circuit depuis quelques années, à savoir :
Luke Berry, Christopher Pratt, Sébastien Rogues, Fabrice Cahierc, Erwan Le Roux, et moi-même !
La classe s'est fixé un numerus clausus à 10 bateaux. Est-ce que ce chiffre est amené à évoluer ?
Pour l'instant, on se fixe cette jauge, avec certaines libertés. Nous avons eu de nouveaux projets, issus d'horizons différents. Nous avons refusé 4-5 projets qui ne rentraient pas dans le cadre que nous nous sommes fixés.
Mais nous avons accordé une wild card pour la construction d'un bateau neuf. Il sera skippé par Basile Bourgnon et Emmanuel Le Roch, et portera les couleurs d'Edenred.
Quelles sont les évolutions de jauge cette année ?
Dès ses débuts, la classe Ocean Fifty a pris des mesures pour limiter les coûts et l'explosion des budgets. Cette année, nous avons pris la décision de pousser la durée de vie des grand-voiles à 3 ans. Les voiles d'avant doivent tenir deux saisons minimum.
La modification des cales hautes est autorisée sur les puits de foil. Une nouvelle version du système de réglage du rake, qui est monotype, a été proposée pour cette nouvelle saison.