Démarrons les moteurs
Une fois les différents checks réalisés, moteur, environnement, météorologie, équipage... il est temps de s'installer en console et de mettre en route la triple motorisation du Wellcraft 435. Et là, avec la porte coulissante ouverte, entre dans le cockpit un bruit rauque, assez profond à bas régime et que l'on n'attendait pas.
Et pour cause, les Mercury sont dotés d'un bouton échappement sport renvoyé en console, distillant des sonorités graves à bas régime. Petits frissons garantis pour les amateurs.
La raison? Les gaz d'échappement sont évacués au-dessus de la ligne de flottaison à bas régime, puis en dessous une fois le régime moteur augmenté. Si cela peut paraître un gadget plutôt sympa, il y a surtout de la fonctionnalité pour permettre de garder une oreille attentive sur les moteurs lors des manoeuvres. Malgré sa stature et son poids lège de plus de 10 tonnes, le 435 se montre très réactif dans les manoeuvres de dégagement. On peut compter sur le propulseur d'étrave en cas de besoin et surtout l'aide d'un joystick pour simplifier le tout.
Une ergonomie à la hauteur des ambitions de grand large
L'ergonomie du poste de barre est vraiment à la hauteur des ambitions de grand large du Wellcraft. On se projette déjà une main sur la barre, un oeil sur l'horizon et l'autre sur les répétiteurs.
La deuxième porte coulissante, située sur tribord, permet un accès simplifié au pont en cas de doute sur la visibilité. Pour checker les passagers à l'avant, ou encore vérifier rapidement qu'aucune amarre n'entrave un dégagement de quai.
L'assise double en console est démunie de main courante pour le passager, mais offre un confort vraiment qualitatif. De quoi envisager une navigation confortable de longues heures au poste, le regard tourné sur les écrans Garmin de 16 pouces.
Les commandes tombent littéralement sous la main, la vision périphérique est excellente et l'on est bien calé sur le repose-pieds.
Le plan d'eau de La Rochelle offre des conditions idéales pour soulager notre curiosité. Cinquante centimètres de clapot, un beau soleil, le vent se situe entre 5 et 10 noeuds, 6 personnes sont à bord.
Départ arrêté et manettes en coin, le Wellcraft se cabre légèrement et on ne perd à aucun moment l'horizon.
Précision et maîtrise sont omniprésents
La barre des 20 noeuds est atteinte en 9,4 secondes et le planning en 10 secondes. C'est un bon chrono, même s'il n'a pas l'ADN d'un sprinter.
L'important se dévoile surtout en toucher de barre: précision et maîtrise sont omniprésents à tous les régimes. C'en est même bluffant, tant la coque répond instantanément aux sollicitations de la barre et se joue des quelques clapots un peu plus formés rencontrés.
La gîte prononcée se traduit en excitation
L'angle de carène de 20º du Wellcraft 435 assure du confort dans le passage de houle et les redans très marqués donnent une navigation « sèche ». Avec une hauteur sur l'eau assez marquée, la prise de virages entraîne automatiquement une gîte prononcée, qui se traduit en excitation pour le barreur. Bâbord, tribord, re-bâbord, re-tribord, virages serrés, virages longs, le wellcraft ne bouge pas d'un degré sur ses lignes.
La carène est terriblement efficace et la motorisation parfaitement adaptée à une navigation en mode sport. Avec l'horizon très dégagé et aucun bateau dans le secteur, on ne peut que vouloir pousser les Mercury dans leur retranchement.
La carène est parfaitement adaptée
Vitesse maximale ? 41,5 noeuds à 6 400 tours. Pas mal du tout, surtout lorsque l'on s'aperçoit que l'on n'a pas à hausser le ton pour discuter avec son voisin. L'insonorisation de la cabine est optimale et se révèle encore plus agréable à vitesse de croisière.
En croisant à 26,5 noeuds, relevés à 4 450 tours/minute, pour une consommation de 176 litres par heure, ce qui est très raisonnable, on se dit que l'offshore vient vraiment de se mettre à la portée de tous.