Depuis 1946, Maison Tirot produit des petites embarcations en bois, modèles destinés au jeu, mais navigants, dans un atelier artisanal situé en Bretagne. Nous avons eu l'occasion d'échanger avec Augustin Hubert, qui a repris la dernière entreprise française spécialisée dans la construction de bateaux en bois.
Du sabot au bateau
Fondé en 1946, Francis Tirot était à l'origine un fabriquant de sabots dans le petit village de Romagné, au fin fond de la Bretagne. Peu sensible aux charmes de la culture nautique, il a pourtant l'idée de passer de la fabrication de sabots à celle de petits bateaux en bois, destinés à amuser les enfants. A l'époque, et plus particulièrement dans les périodes entre deux-guerres, pas moins d'une vingtaine de fabriquants français étaient présents sur le marché de ce type de bateau.
Le bateau n'est pas une évidence pour Francis Tirot. Mais la fabrication d'un sabot et d'une coque de bateau jouet repose sur le même principe.
Des bateaux fabriqués à la main
La coque est taillée dans du hêtre, qui est plébiscité pour sa densité importante. Chaque coque est ensuite façonnée sur un vieux tour à bois. Après un passage en peinture, les éléments de ponts et d'accastillage sont fixés à la main.
Puis, le passage par l'atelier gréement requiert une certaine minutie. En effet, tous les bateaux de la maison Tirot sont gréés dans l'atelier, et tous les nœuds sont faits à la main. Le plus petit des modèles en compte déjà une vingtaine !
Tous les éléments d'un bateau Tirot proviennent de circuits courts ou de fournisseurs locaux. Le bois est choisi dans une forêt locale, les voiles sont taillées à Saint-Sauveur-des-Landes et le packaging est fabriqué à Saint-Brieuc.
Et le futur skipper en herbe aura le choix de le garder comme objet de décoration, ou bien de lui faire rejoindre son élément. Que ce soit dans une baignoire ou sur un petit plan d'eau, un bateau de la maison Tirot est conçu pour naviguer.
Un nouveau souffle
Après avoir vu défiler trois générations de la famille Tirot, la petite fabrique a été cédée à Augustin Hubert en 2021. L'atelier était en difficulté après la première crise du Covid, mais Augustin est parvenu à maintenir tous les emplois et à redonner un petit coup de jeune à sa production. Mais pas question de dénaturer l'ADN qui a façonné la réputation des bateaux Tirot. Chaque bateau est conçu pour durer, tout comme l'avaient imaginé les précédents propriétaires.
De nouveaux modèles sont en développement, et l'introduction de voiles en lin ou en matériaux recyclés font partie des projets en cours.
Entre 10 et 15 000 pièces sortent chaque année de l'atelier, dans lequel Augustin, Alban, Cyril et quelques apprentis sont à pied d'œuvre pour faire perdurer un savoir-faire artisanal.
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