Les premiers participants ont franchi la ligne d'arrivée de la première étape de la Boulangère Mini Transat. Les conditions de vent instables et le manque de vent ont créé des rebondissements, rendant cette étape longue et complexe, qui restera dans les mémoires.
Une très longue étape
Après un départ décalé de 24 heures afin de laisser une violente dépression, la flotte de Mini s'est élancée des Sables d'Olonne à destination de Santa Cruz de Palma, pour une étape de 1350 milles. Le début de course a été marqué par des vents faibles et des vitesses de progression assez lentes, mais a permis, comme le souhaitait la direction de course, que le golfe de Gascogne soit clément pour les 90 concurrents
Ne bénéficiant que d'un bulletin météo audio quotidien via BLU, les options stratégiques étaient assez limitées dans le petit temps. La route directe était donc privilégiée par le gros de la flotte pour atteindre le Cap Finisterre, après avoir viré le way-point situé au large de Gijón.
La situation météo a été complexe, avec des prévisions qui ne correspondaient pas à la réalité rencontrée sur l'eau.
Un Cap Finisterre musclé
Le vent est finalement rentré après le passage du way-point imposé au large de Gijon. Dans des conditions parfois musclées, à savoir 3 mètres de houle et 30 nœuds au près, tous les concurrents se faufilaient entre la côte et le DST du cap Finisterre, hormis quelques téméraires tentant une option. C'est dans ces conditions que Federico Sampei, à bord du 1046 – DMG MORI Sailing Academy 1 a démâté. Le skipper japonais n'a pas été blessé et a rejoint Cariño en remorque, où il a signifié son abandon.
Federico Waksman sur le 1019 – Repremar – Shipping Agency Uruguay a remporté le Trophée du Musée de la Marine, en étant le premier à franchir la latitude du Cap Finisterre.
Un alizé portuguais asthmatique
Au lieu de bénéficier d'un flux de Nord Est qui leur aurait permis de descendre sous spi le long des côtes portugaises, les concurrents ont dû composer avec des vents faibles et une houle prononcée. C'est seulement à hauteur de Porto que la tête de flotte a enfin pu toucher des vents portants d'une dizaine de nœuds. Quelques options stratégiques se sont dessinées, avec une partie de la flotte à la côte et une autre préférant rester sur l'orthodromie. Avec des écarts en latéral de 130 milles, les classements étaient alors difficiles à interpréter.
Des conditions propices à la vitesse pour la tête de flotte
Après le passage au niveau de Gibraltar, la tête de flotte a enfin rencontré des conditions propices à la vitesse. Avec un vent de travers et une belle houle, le groupe de tête a allongé la foulée pour descendre à 10-12 nœuds, et parfois plus, vers les Canaries.
Les concurrents les plus à l'ouest ont bénéficié d'une bascule à droite qui va alors les conforter dans le groupe de tête.
C'était sans compter sur les dévents de La Palma et la pétole à l'approche de la ligne. Occupant les avant-postes depuis le départ, Victor Mathieu s'est finalement fait passer en proto sur l'arrivée par un Carlos Manera Pascal très inspiré, qui a tenté une option Est payante. L'espagnol profite d'un flux plus soutenu et passe la ligne avec 10 minutes d'avance. Cruelle arrivée pour Victor, qui comptait 40 milles d'avance la vielle de l'arrivée. Le podium est complété par Julien Letissier, qui a passé la ligne 1h plus tard.
Mention spéciale à Mael Cochet, auteur d'une 8e place, qui réalise une très belle étape sur son proto lancé en 2005.
En série, l'étape a été remportée par skipper belge Michael Gendebien à bord de Barillec Marine – Actemium. La flotte de Pogo 3 s'est distinguée en trustant le podium face aux mini à étrave scow dans cette étape. Titouan Quiviger sur Les Extraordinaires et Bruno Lemunier sur Kalisto et Aérofab complètent le podium en série. Justin Baradat sur Da Gousket, arrivé 2ème sur la ligne, s'est vu rétrogradé à la 29ème place suite à une pénalité de 24 h en raison d'une collision en début de course.
On notera aussi le faible tôt d'abandon de seulement 2 sur une flotte de 90 bateaux, et aucun en série. Si la météo n'a pas été apocalyptique, on peut aussi souligner que la forte compétition pour être sur la ligne de départ a augmenté le niveau de préparation des bateaux.