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Une solide goélette de travail
Persévérance, voilier ravitailleur de la future station scientifique dérivante Polar Pod, est une solide goélette aluminium de 42 m de long pour un déplacement de 320 tonnes et 4,15 m de tirant d'eau. Sa surface de voilure est de 730 m2 couplée à une motorisation par un monomoteur Baudouin de 600 chevaux.
Son rôle sera de procéder aux ravitaillements et transfert d'équipage de la base scientifique Polar Pod, qui dérivera autour de l'Antarctique pendant deux années.
Ces relèves auront lieu tous les deux mois. Afin d'affronter les conditions hostiles des mers du sud, il fallait du solide. Tout est costaud à bord de ce navire de travail. La coque est constituée d'un aluminium de 16 mm d'épaisseur.
Dessinée par Olivier Petit en collaboration avec VPLP Design, la conception de Persévérance diffère de celle d'Antarctica, la mythique goélette de Jean-Louis Etienne. Antarctica était conçue pour s'intégrer dans la glace et dériver avec celle-ci. La coque de Persévérance est prévue pour résister à un impact, mais il n'est pas prévu d'aller volontairement au contact de la glace.
Installé sur la plage arrière de Persévérance, le tender de ravitaillement sera mis à l'eau via un radier à demi immergé, comme nous l'explique Yohan Mucherie, le commandant du navire : "Les ravitaillements se feront à l'aide de notre Tender Hydrojet, qui est la solution la plus efficace pour rester en stationnaire sous les grues de Polar Pod. Nous avons essayé plusieurs technologies et c'est celle là qui a retenu notre attention"
La grande passerelle est équipée de deux sièges de veille, et comporte une électronique de bord très complète.
Un voilier taillé pour des conditions extrêmes
Sur le pont, les deux mâts de 33m supportent une surface de voile de 730m2. Toutes les manœuvres reviennent à l'arrière, à l'abri de l'imposante timonerie.
Le mât avant est équipé d'un imposant tangon, qui est destiné à stabiliser le yankee. Pas de spi ou de voiles de portant : la performance n'est pas au programme de la goélette.
Les mâts viennent de chez Maréchal, tandis que le jeu de voiles a été réalisé chez Incidences. Pour l'accastillage de pont, on retrouve du Harken pour les winchs et les enrouleurs sont des Bamar.
La vitesse cible est de 10 nœuds, et les premiers essais sous voile durant le convoyage depuis le Vietnam ont été concluants, puisque le bateau a atteint les 12 nœuds, au travers avec toute la toile.
Un navire de ravitaillement, de croisière, et également scientifique
L'équipage est constitué de 8 marins, et 12 passagers pourront prendre place à bord de Persévérance dans les phases où elle sera dédiée à des croisières australes. Chaque cabine est équipée de sa propre salle d'eau.
Persévérance est également équipée d'un laboratoire embarqué, qui permettra de collecter de nombreuses informations.
La Ferrybox permet d'analyser des prélèvements d'eau de mer, mais également de procéder à des relevés sur le phytoplancton et le zooplancton.
Pour finir, le chef mécanicien Aurélien Hébrard nous fait visiter la salle des machines :
"Persévérance est propulsée par un monomoteur Baudoin de 600 chevaux. Celui-ci est entouré par les deux générateurs du bord, qui produisent du 400 V. Juste en face, on retrouve la centrale hydraulique, qui alimente le guindeau et les winchs. L'eau douce du bord est produite par deux dessalinisateurs , qui assument la consommation de 1000 litres par jour. "