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Nostalgie, l'atterrissage sur Dakar réveille des souvenirs de jeunesse
Le cœur de Claire Montésinos, la fille de "Mamilou en short", palpite au petit jour, à l'approche de l'île de Gorée… Elle avait deux ans et demi lorsqu'elle a franchi la ligne d'arrivée de la course "La Baule-Dakar" en 1980, et la voici de retour. Quelques décennies se sont écoulées depuis…
À présent, elle aborde la baie de Han en compagnie de son fils Enzo, âgé de 18 mois…
La baie de Hann, un joyau de la nature devenu dépotoir
Elle fut une des plus belles baies sableuses du monde. S'étendant sur 13 kilomètres, à partir du port autonome de Dakar, sa population riveraine est estimée à 500 000 habitants. Elle est la première zone manufacturière de l'Afrique de l'Ouest comprenant de 70 à 80 % du tissu industriel du Sénégal. Ce pourrait être un coin de paradis, mais elle a fini par devenir une région horriblement souillée. Un vaste projet de dépollution est en cours, qui avance comme il peut… Pourtant, tout espoir n'est pas perdu. De nombreuses initiatives citoyennes œuvrent à la sensibilisation et à la formation des jeunes et des riverains. Un gisement d'optimisme qu'il convient de soutenir et encourager
Un mouillage géré par le cercle de voile de Dakar (CVD)
L'accueil est plutôt sympathique dans ce lieu de rencontres pour les navigateurs. Il dispose, entre autres, d'un bar, de restaurants à proximité, et de différents ateliers qui peuvent s'avérer utiles. Un service de navettes permet de ne pas sortir l'annexe du bord, bien qu'un grand ponton puisse accueillir des dinghys. L'accomplissement des nombreuses formalités revêt un caractère marathonien. Les déplacements entre les différents bureaux s'effectuent dans des taxis antiques et délabrés. Cependant, la gentillesse et la bonne humeur des autochtones aident à supporter les désagréments rencontrés dans cette ville peu coquette. Au marché, comme dans les petits commerces, le marchandage fait partie de la culture et s'y refuser constitue une offense.
Les îles voisines, Gorée et N'Gor
Il est agréable de s'y rendre depuis Dakar par la Chaloupe de Gorée. Elle fait l'aller-retour plusieurs fois par jour et le trajet dure seulement 20 minutes. L'île est magnifique avec ses petites demeures aux façades colorées et ses cascades de bougainvilliers…
Mais la maison des esclaves nous rappelle que cette île a été le théâtre d'histoires beaucoup moins belles.
Sa visite en est très poignante. L'évocation des conditions de capture, d'embarquement et de transfert de plus de 14 millions de malheureux fait frémir.
Ces horreurs, à l'état brut, en disent long sur les capacités humaines à créer du tourment et de la souffrance.
La charmante N'Gor, une oasis de calme
Après un transfert de quelques minutes en pirogue, N'Gor est un havre de paix et de tranquillité qui contraste agréablement avec la frénésie dakaroise. Ses ruelles invitent à la déambulation poétique et ses sentiers fleuris sont le théâtre de délicieuses balades. De nombreux artistes s'y expriment et nombre d'œuvres ont été conçues dans cet endroit propice à toutes sortes de créations artisanales. N'Gor est également appréciée des surfeurs qui y trouvent deux "spots" réputés où ils peuvent, à leur tour, enchanter la vue des promeneurs, de leurs gracieuses arabesques… et ploufff, si affinités !